Grâce à sa réalisation contre Saint-Étienne, Arnaud Kalimuendo a inscrit son 10ᵉ but de la saison toutes compétitions confondues (9 en Ligue 1 McDonald’s et 1 en Coupe de France contre Bordeaux). Un total que le natif de Suresnes porte désormais à 32 depuis son arrivée en Bretagne. Souvent décrié, notamment à cause de l’indemnité de son transfert (25 millions d’euros en provenance du PSG), force est de constater qu’en termes de statistiques, Kali’ est loin d’être une déception sur son rendement offensif. Explications.
Kali dans la lignée de ses prédécesseurs au Stade Rennais
Centurion en nombre de matchs joués sous la tunique Rouge & Noir depuis la réception du LOSC, Arnaud Kalimuendo a su prouver ces dernières saisons qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir. Du haut de ses 23 ans, le buteur rennais n’a rien à envier à ses prédécesseurs sur son efficacité.
En termes de nombres de buts marqués, il aura fallu 92 matchs à Mbaye Niang pour inscrire 30 buts, 81 matchs à Sehrou Guirassy pour en inscrire 25, 19 buts pour Gaëtan Laborde en 47 matchs (meilleur ratio), 87 pour Martin Terrier avant d’atteindre 32 réalisations et 103 matchs pour Amine Gouiri qui pointe à une unité derrière avec 31 buts.
Ce qui est le plus marquant avec Arnaud Kalimuendo, c’est son âge. Il est en avance par rapport à Guirassy au moment de son départ de Rennes (26 ans), mais également en comparaison avec Laborde (28 ans lors de son départ vers Nice), Terrier, qui a atteint ce total de 32 buts à 25 ans et Niang à 27 ans.
Un buteur fort dos au jeu, pas encore assez présent dans la profondeur
Bien qu’il soit adroit face au but, Kali’ possède aussi une qualité indéniable, et ce malgré sa taille (1,75 m, relativement petit pour un attaquant de pointe), c’est sa capacité à conserver le ballon dos au jeu. En point d’ancrage, sa robustesse lui permet de conserver le ballon et d’offrir différentes solutions en appui.
Sa rapidité est également l’une de ses principales armes. Kalimuendo est capable de se défaire des défenseurs grâce à son accélération et à sa vivacité. Cela lui permet de se retrouver dans des positions dangereuses et de déstabiliser les lignes défensives. En atteste son but il y a 10 jours, où on le voit pousser le ballon dans le but stéphanois entre deux défenseurs de l’ASSE, après un très bon centre de Lorenz Assignon.
Le petit bémol serait donc au niveau de sa prise de profondeur. Très souvent demandeur de ballon dans les pieds, l’attaquant français n’exploite pas suffisamment ses qualités d’accélération. En s’adjugeant les services d’un garçon comme Mousa Al-Tamari, ou encore le Belge Kazeem Olaigbe, le Stade Rennais a peut-être déniché un ailier capable de devenir complémentaire avec le numéro 9 breton.
Des statistiques offensives à peaufiner… mais des efforts défensifs à faire perdurer !
Arnaud Kalimuendo est aussi un joueur qui travaille défensivement. Il aime presser haut et harceler les défenseurs adverses pour récupérer le ballon, ce qui fait de lui un élément clé dans les transitions rapides de son équipe.
Le meilleur buteur rennais de la saison est un attaquant qui aime effectuer un pressing intense dès la perte du ballon. Lorsqu’il perd la possession, il n’hésite pas à se replier immédiatement et à harceler les défenseurs adverses pour récupérer rapidement le ballon. Son pressing est souvent agressif et bien coordonné avec ses coéquipiers, ce qui peut provoquer des erreurs et des récupérations rapides dans le camp adverse.
Il ne se contente pas de courir après le ballon. Il est intelligent dans sa manière de presser. Il sait souvent où se positionner pour couper les lignes de passe et obliger les défenseurs adverses à jouer sous pression. Cela permet à son équipe de récupérer des ballons plus haut sur le terrain et de lancer rapidement des contre-attaques.
Nul doute que sous l’égide d’Habib Beye, qui prône un jeu axé sur les courses et les efforts, Arnaud Kalimuendo saura s’acclimater au plan de jeu du nouveau technicien Rouge & Noir.
Deutsche Kali-tät ?
Courtisé cet été, notamment du côté de Francfort, le buteur rennais a la cote outre-Rhin. Nous savons pertinemment que les grosses écuries allemandes lorgnent constamment sur les jeunes buteurs français depuis de nombreuses saisons (Wahi et Ekitiké à Francfort, Nkunku à Leipzig, Mathys Tel à Munich, Georginio Rutter à Hoffenheim…)
Avec un effectif largement remodelé depuis l’arrivée de Frédéric Massara et les nombreux départs de cadres, Kali’ fait désormais partie des « anciens » dans le roster breton. Un statut qui le propulsera à nouveau en haut des rumeurs à l’été prochain, et pas qu’en Allemagne. Rendez-vous dans quelques mois…
Paul LEMONNIER