La sentence est tombée hier, Hamari Traoré est suspendu deux rencontres par l’UEFA suite à son geste sur Kahveci, joueur du Fenerbahçe. Répercussion immédiate sur Lorenz Assignon qui sera amené à jouer 3 matchs en 10 jours. Comme un avant-goût de ce qui l’attend, logiquement, la saison prochaine, lui qui est pressenti pour prendre la succession d’Hamari Traoré...
Assignon, armé de patience
« Travail, patience, détermination » 3 mots désormais ancrés en celui qui subissait autrefois un retard morphologique et faisait les frais de la concurrence chez les jeunes. Ou qui, aux portes du monde professionnel, devait s’aguerrir en passant par un prêt à Bastia, en National (saison 2021-2022). Pendant qu’au même moment, B.Soppy de deux ans son cadet grappillait du temps de jeu et que S.Boey, génération 2000 comme Assignon, continuait de s’aguerrir en prêt à Dijon, en Ligue 1.
En somme, ce début de saison est un peu à l’image de sa jeune carrière. Il faut dire, en effet, qu’il n’a pas été épargné durant la préparation, tronquée par une blessure à la cuisse. Il aura fallu se contenter de quelques miettes et un total de 97 minutes jouées, seulement, jusqu’ici, dont 71 contre Brest, le 31 août dernier. Une prestation médiocre par ailleurs, individuellement comme collectivement, où le détonateur aura été la rentrée d’Hamari Traoré. Aussitôt retentit le coup de sifflet final que certains supporters s’empressaient de faire la comparaison entre le niveau du numéro 2 au poste, tout juste revenu de blessure, et le capitaine à l’avenir incertain, 24h avant la clôture du mercato.
Il n’en est finalement rien et c’est le meilleur scénario qui eut été possible de produire… Deux rencontres plus tard, à Larnaca, Lorenz viendra se positionner devant ce dernier pour les 10 dernières minutes d’une rencontre âpre. La suite, on la connait, il mettait tout le monde d’accord d’une reprise « Zlatanesque » dans les dernières secondes, offrant la victoire aux siens.
Depuis, le franco-togolais a eu le temps de se « refaire une santé », s’il le fallait, durant la trêve internationale vécue en petit groupe, sans les internationaux. C’était sans savoir ce qui l’attendait dans les semaines qui suivent…
La confiance du coach
Symbole de cette confiance, le brassard de capitaine qui lui a été confié lors de la dernière demi-heure en match de préparation contre Augsbourg, semble être un signal fort envoyé par Bruno Genesio. En début d’année, le manager rennais livrait d’ailleurs tout le bien qu’il pense de lui. « J’ai connu ça avec Ferland Mendy à Lyon. Il avait toujours la banane [...] Ça fait plaisir de voir un jeune joueur dans cet état d’esprit et c’est une force que l’on retrouve ensuite sur le terrain. » Dynamisme, insouciance, folie, sont des adjectifs qui semblent le qualifier positivement.
Alors, face à Strasbourg, 15 jours après avoir fait preuve de naïveté en Europa League, Hamari Traoré le sait, il vient à nouveau de donner une opportunité à Assignon de s’exprimer. Une faute commise dans la surface et un carton, tous deux discutables, disons les termes, immérités, qui font désormais 3 matchs en 10 jours concédés à son suppléant. La double-confrontation face au Dynamo Kiev et la réception de l’OL, voilà donc ce qui attend le latéral de 22 ans. Une période qui nous renvoie à janvier dernier, lorsqu’il avait assuré l’intérim de l’international malien parti jouer la CAN.
La gestion des latéraux
Si l’on s’attarde aujourd’hui sur Assignon, actualité oblige, ce sont plus globalement les latéraux qui font office d’une gestion plus poussée, « BG » n’hésitant pas à interchanger lorsqu’il en ressent le besoin. Son approche tactique étant assez énergivore pour évoluer à ce poste.
Il est effectivement rare de savoir à l’avance qui de Truffert ou Meling occupera le flanc gauche. La blessure de ce dernier, survenue en pleine préparation, à l’instar d’Assignon, aura fait pencher la balance à l’avantage de Truffert, qui ne déçoit pas ces derniers temps. De plus, c’est sur la polyvalence de ces derniers que semble s’appuyer le coach afin de conserver un résultat, ou encore, lorsqu’il s’agit de faire valoir des « restes » de ses années de formation passées plus haut sur le terrain, pour le Poitevin de naissance. Des qualités de projection notamment, comme son entrée en jeu face à Lorient en avril dernier, et une passe décisive pour G.Laborde. À Bruno Genesio de soulever un axe de progression en évoquant les deux jeunes latéraux : « Ils ont le défaut de leurs qualités. Des courses parfois inutiles et qui peuvent s’avérer coûteuses en fin de match. » Sans pour autant les brider, il les encourage à avoir une réflexion tactique et à s’économiser au bon moment.
Au mercato dernier, la piste menant à Centonze est celle qui a fait le plus de bruit en cas de départ confirmé de Traoré. Si elle n’a pas abouti, l’idée de prendre un numéro un ‘bis’ et faire régner une concurrence saine entre un jeune issu du centre et un joueur plus expérimenté pourrait aussi se renouveler l’an prochain. Présent aujourd’hui en conférence de presse de veille de match aux côtés du coach, ce dernier n’a, en tout cas, pas laissé l’ombre d’un doute, Lorenz Assignon sera « un joueur qui comptera dans l’avenir, ici au Stade Rennais ». Sous contrat jusqu’en juin 2025, l’heure serait bien venue de conforter encore davantage le choix de la direction de miser sur lui. Et ça commence par la réception de Kyiv, demain 21h…