Ce jeudi, le Stade Rennais fait face au Fenerbahçe pour le compte de la deuxième journée de l’Europa League. Un match déjà capital face à un adversaire qui, à l’instar des Rennais, compte 3 points et viendra au Roazhon Park en conquérant. Zoom sur l’actuel second de la Süper Lig.
28 buts inscrits en 12 matchs. Voici le bilan reluisant de Fenerbahçe en ce début saison. Le club stambouliote n’est pas en berne de réussite et le doit à une philosophie offensive. “L’arrivée de Jorge Jesus a vraiment tourné l’équipe vers l’avant “, affirme Serkan, titulaire du compte Twitter @Fenerbahçe_FR. L’attaque, sans nul doute le secteur fort. La vigilance sera donc de mise pour les Rouge et Noir où la ligne défensive n’offre, pas encore, toutes les garanties.
Des solutions offensives multiples
Batshuayi, Rossi, King, Pedro… Oui, l’escouade offensive du Fenerbahçe à de quoi donner quelques sueurs froides. Avec des profils distincts et efficaces pour varier les attaques. Valencia, Rossi et donc Batshuayi, auquel on rajoute les qualités dos au but, pour les prises d’espaces, Pedro pour décrocher et participer au jeu et Joshua King, véritable masse physique. Dès lors, le danger peut venir de partout, surtout avec ce 3-4-3 (ou 3-5-2) instauré par le technicien portugais. “Cela nous permet de mettre beaucoup de joueurs offensifs dès le début du match”, se félicite Serkan.
En outre, l’organisation prônée par J.Jesus, demande un réel apport des pistons. Et dans ce domaine, les Turcs possèdent des joueurs parfaitement adaptés au système. Notamment Kadioglu, le piston droit. Un joueur tourné vers l’avant avec un volume de course impressionnant. Parmi ses nombreuses qualités, il faut noter sa capacité à effectuer des touches longues. Un atout qui a permis au « Fener » de battre, sur le fil, le Dynamo Kyiv, lors de la première journée de Ligue Europa. Pour Serkan, le jeune turc est déjà l’une des « pièces maîtresses » de l’équipe. Son pendant à gauche, Alioski, n’est quant à lui pas avare d’efforts.
Du talent avec ballon oui, mais ce comportement tourné vers l’avant ne se limite pas qu’en phase de possession…
Un pressing (très) haut
C’est l’une des renommées des équipes du sulfureux Jorge Jesus : un pressing haut pour étouffer la relance adverse… et être maître du ballon. Sur plusieurs séquences observées, les Stambouliotes n’hésitent pas à placer leur charnière centrale au niveau de la ligne médiane. L’ensemble du bloc équipe se situant ainsi dans la moitié de terrain adverse.
Patrick Pereira, titulaire du compte Twitter @FTactique, confirme cette impression : “C’est un entraîneur qui a toujours joué haut et n’hésite pas à créer une défense basée sur de l’individuel.” Serkan abonde aussi en ce sens : “Depuis l’arrivée de Jesus, le pressing et contre-pressing saute aux yeux. Et je remarque que c’est de mieux en mieux.”
Les attaquants marquent le premier rideau défensif, mais le moteur à la récupération est Portugais : Miguel Crespo. Un joueur avec un gros volume de jeu qui cueille l’adversaire une fois mûr, après le pressing de ses coéquipiers. Le “poumon de l’équipe”, ose Serkan. Le Stade Rennais est prévenu, il devra élever son niveau technique pour sortir de l’étau turc.
Mais cette philosophie a les défauts de ses qualités. À savoir des espaces dans le dos de la défense…
Prendre l’espace dans le dos des pistons
C’est ce qui a sauté aux yeux lors de l’observation des matchs du Fenerbahçe face à Kayserispor, Antalyaspor et Kiyv. Lorsque l’adversaire déjoue le contre-pressing des hommes de Jesus, il y a grand danger pour le club stambouliote. Notamment côté droit. “Kadioglu est très offensif, malheureusement lorsqu’il est très haut, les couvertures ne sont pas toujours assurées par Gustavo Henrique. C’est sans doute notre défenseur le plus faible” Le retour de Serdar Aziz (un temps pisté par le club breton) pourrait changer la donne. Avec les vitesses de Terrier et Sulemana notamment, Rennes aura un coup à jouer en transition. À condition d’avoir des joueurs capables de voir vite et de libérer le ballon en une ou deux touches de balle…
Vous l’aurez compris, ce match risque d’être un vrai rapport de force entre deux équipes qui aiment avoir la possession. L’enjeu pour le Stade Rennais sera de casser le contre-pressing turc afin de s’offrir des possibilités. De surcroît, comme mentionné par Patrick Pereira, la défense en individuel imposera aux Rennais de gagner les 1 contre 1. Si les hommes de Genesio parviennent à éliminer leur vis-à-vis, des espaces béants devraient s’ouvrir. Avoir la maîtrise pour Rennes sera un autre enjeu face à un Fenerbahçe pas habitué à défendre, et sans doute moins à l’aise dans cet exercice. Serkan le reconnait lui-même : « La seule fois que nous avons joué en bloc bas/médian, nous avons perdu (défaite face à Konyaspor 1-0, NDLR). »
LA stat’ : 2
2, c’est le nombre de victoires du club turc sur le sol français (Bordeaux en 85 et Marseille en 2012). En 19 affrontements tous terrains confondus, les Stambouliotes affichent un bilan de 5 victoires, 3 nuls et 11 défaites.
L’équipe possible
Jorge Jesus devrait reconduire le même XI que face à Kyiv. Le doute subsiste néanmoins pour le poste de numéro 9 entre Batshuayi et João Pedro.
Radio Roazhon remercie chaleureusement Serkan et Patrick Pereira pour leur intervention et leur disponibilité. Leurs réponses viennent compléter les observations de l’auteur sur 3 matchs de Fenerbahçe.
Mathis EON