Une 12ème Journée de Gala au Roazhon Park ! Le Stade Rennais s’apprête à recevoir un Olympique Lyonnais fort de plus en plus de certitudes dans le jeu. Et ce malgré les quelques doutes apparus en début de saison…
Au coup de sifflet final de l’exercice 2020/2021, la tension était vive au sein du club Rhodanien. Privé de Ligue des Champions pour la deuxième année consécutive (une première au 21ème siècle !), l’OL est alors en proie aux doutes. Suite au départ de Garcia vecteur de tensions au club, l’institution lyonnaise sort de sa zone de confort en laissant les clés de l’effectif à Peter Bosz. En effet, ce n’est que le 2ème entraîneur étranger sous le président Aulas. Zoom sur le prochain adversaire du SRFC en Ligue 1..
Un été mouvementé
L’arrivée de P.Bosz traduisait chez les dirigeants lyonnais une envie de matérialiser les résultats sportifs par le biais d’une qualité de jeu attrayante. Néanmoins nouvelles idées obligent, les automatismes à créer ne se font pas en un claquement de doigts. En témoigne ce début de saison, les résultats n’étaient pas conformes au standing du club et les premiers doutes s’immisçaient. En outre, faute de Ligue des Champions, une politique d’austérité a été menée par Jean-Michel Aulas. Inévitablement l’impact s’en est ressenti lors du dernier mercato estival. L’OL s’est montré bien discret pour se renforcer : 5 arrivées dont 3 joueurs libres (Damien Da Silva, Henrique et Boateng), 1 joueur prêté (Emerson) et enfin 1 transfert (Xherdan Shaqiri, pour 6M). Tout ces éléments ont sans doute provoqué une montée de mayonnaise plus longue qu’espérée sur les bords du Rhône.
Peter Bosz ou l’héritage de Cruyff…
Suite à son intronisation le 29 mai 2021, Bosz avait une lourde tâche : redonner du plaisir aux supporters par les résultats ET par le jeu. Ce plaisir, les joueurs semblent aussi en prendre. L’un des faits les plus marquants dans ce début d’aventure de Bosz à l’OL réside en la défaite face à Nice. Malgré un épilogue plus qu’amer, les joueurs ont sommé leur coach de garder cette philosophie de jeu. Preuve s’il en fallait de la force des idées de jeu du coach hollandais et de l’impact qu’elles ont sur ses joueurs. Ses idées, sur quoi reposent-elles ? A l’instar de son illustre compatriote et mentor indirect Cruyff, Bosz souhaite un football protagoniste de ses joueurs. Cela se traduit par une volonté incessante d’avoir le ballon, engager un gros pressing sur les 3 à 4 secondes en transition offensive/défensive. Une intensité de tous les instants qui à terme, essore l’adversaire et finit par le pousser à la faute.
Le système ? Un 4-3-3 car « c’est le meilleur système pour effectuer un jeu de possession et presser l’adversaire à la perte » selon ses dires, suite à un entretien accordé en début de saison pour « L’EQUIPE ». Pour Bosz le niveau de jeu est LA condition sine qua non pour arriver à la victoire…
Des cadres métamorphosés
Un Aouar retrouvé, un Paqueta ‘XXL’ et ce peu importe son positionnement sur le terrain, un Toko Ekambi en sérial buteur. Cet Olympique Lyonnais version 2021/2022 fait peur de par ses individualités, surtout sur le plan offensif. Pourtant orphelin de Moussa Dembélé blessé depuis septembre, l’OL s’est parfaitement adapté. Le symbole de cette adaptation provient sans doute de Lucas Paqueta justement. Replacé sur le front de l’attaque Lyonnais en l’absence de Slimani, aussi, l’international brésilien n’a de cesse de nous émerveiller chaque week-end. Qualité technique pour conserver le ballon, jeu dos au but, qualité de passes dans les petits espaces, son volume de jeu… Bref, il possède une palette plus large que certains n°9 de métier. On serait tenté de croire qu’un repositionnement en “faux 9” comme en est friand Guardiola, serait approprié pour la suite de sa carrière tant il impressionne.
Autre symbole fort, le retour d’Houssem Aouar à un très bon niveau. En délicatesse la saison dernière et de moins en moins utilisé par Garcia, il retrouve une place titulaire et surtout de l’importance dans le jeu lyonnais. Suite à la migration de Paqueta plus haut sur le terrain ou à droite, Aouar endosse sans doute le rôle qu’il préfère : prendre le jeu à son compte. La relation technique entretenue par les deux hommes en fait claquer des dents leurs adversaires.
Enfin sur le plan défensif, il faut saluer la malice du board lyonnais d’être allé chercher Boateng libre de tout contrat et véritable clé de voûte des idées de jeu de Bosz. En effet, sa qualité de relance exceptionnelle (alternance jeu court/ jeu long) vient servir la philosophie de Bosz dans l’optique d’avoir des joueurs à l’aise techniquement pour conserver le ballon. Outre son jeu avec ballon, l’Allemand rassure par sa science du placement qui vient compenser une explosivité qui décroit logiquement avec l’âge. Ainsi fort de ses individualités de classe internationale, Lyon s’impose naturellement comme une force vive de notre Ligue 1 ainsi qu’en Ligue Europa comme en témoigne leur sans-faute jusqu’à présent dans cette compétition.
L’enjeu sera donc de taille pour les Rouge & Noir qui vont affronter un candidat déclaré pour le podium. De manière anecdotique, ou pas, le vainqueur pourrait briguer une place sur le podium à l’issue de cette 12ème journée en fonction des résultats de Marseille, Nice et Lens. Aussi bien pour Rennes que pour Lyon, se trouver sur le podium viendrait confirmer les acquis entrevus dans le jeu depuis plusieurs matchs. Une rencontre qui peut s’apparenter à une session de rattrapage pour nos Rennais suite à la déroute au Vélodrome, le 19 septembre dernier. Si le Stade Rennais veut de nouveau être Européen en fin de saison, il se doit de gagner ces rencontres face à un concurrent direct. Chose qui historiquement ne réussit pas trop aux Rennais, voici donc un nouveau cap à franchir pour le club !
Mathis EON