Fort de ses cinq victoires de rang, le Stade Rennais se déplace dans l’Aube pour y affronter Troyes, promu cette saison et qui entend bien capitaliser sur ses deux succès récents pour enrayer la belle série rennaise…
Il aura suffi d’une victoire méritée à la maison face à l’OGCN Nice (1-0), puis à Reims (1-2) pour prendre le large sur ses concurrents dans la course au maintien. Plus encore, il s’agissait ainsi de valider un contenu global de plus en plus satisfaisant. Zoom sur l’adversaire du week-end.
Laurent Batlles, avec cohérence…
« Jouer pour gagner plutôt que de ne pas perdre », il n’a rien inventé mais c’est la philosophie adoptée par le Nantais de naissance depuis le bord-pelouse. À 46 ans, il est encore un novice parmi l’élite, pour sa troisième saison à la tête de l’Estac, Laurent Batlles redécouvre la Ligue 1 qu’il a arpentée pendant des années en tant que joueur. La tunique Rouge & Noir, il l’aura portée à 32 reprises en 2002-2003 sous les ordres successifs de C.Gourcuff, P.Bergeroo et V.Halilhodžić, de quoi, qui sait, s’en inspirer pour son après-carrière…
Alors adjoint de C.Galtier à Saint-Etienne en 2015, il vivra une accession à l’étage supérieur avec la réserve des Verts un an plus tard. Nommé entraineur de l’équipe première de l’ESTAC en 2019, sa première saison sera stoppée par le Covid, au pied du podium, à la 28eme journée. Ce n’est que partie remise afin que les Troyens valident leur billet pour la Ligue 1, décrochant au passage le titre de champion. Des débuts idylliques donc mais des incertitudes demeurant quant à sa présence sur le banc troyen à l’entame de ce nouvel exercice. Convoité notamment pour prendre la succession de Der Zakarian dans l’Hérault. Finalement, il n’en sera rien.
Le contenu du jeu qui amènera aux résultats escomptés, c’est l’idée, et si l’objectif premier reste forcément le maintien, ils entendent bien « ne pas être les faire-valoir du championnat »…
À quoi s’attendre ?
Club satellite de Manchester City, filiale du City Football Group, l’ESTAC ne dispose évidemment pas des moyens de son supérieur hiérarchique, pour autant, ça n’empêche pas de bien travailler.
Preuve en est, le recrutement de Ripart dont la belle histoire avec le Nîmes Olympique a pris fin suite à la relégation des « Crocos ». Joueur de devoir, sa polyvalence n’est plus à démontrer et s’il n’est pas des plus élégants, il fait partie de ceux qui exploitent leurs capacités au maximum. Relégué avec Dijon, Mama Baldé a lui aussi pris le chemin de l’Aube cet été. Buteur lors de ses deux dernières sorties, il avait répondu à Terrier l’an dernier (Dijon-Rennes, 1-1). Ajouté à cela, la venue du champion du monde 2018 Adil Rami, du milieu de terrain X.Chavalerin, bourreau de son ancien club le week-end dernier, ou encore celle de Biancone, barré à l’AS Monaco.
Alors pas de Benjamin Nivet à l’horizon, en revanche, des têtes que l’on connaissait sous d’autres couleurs… L’ESTAC s’est en effet appuyé sur des joueurs qui connaissent désormais bien le championnat et qu’il aurait été difficilement concevable qu’ils « périssent » à l’échelon inférieur. C’est vérifiable en chiffres également, 27,5 étant la moyenne d’âge du dernier XI-titulaire.
Avec 12 points en 11 journées, le club est sur les temps de passage qu’il s’était fixés dans la quête du maintien. Un début de saison prometteur mais qui ne se reflétait jusque-là pas dans les chiffres. Dernière attaque notamment (11 buts marqués, à égalité avec l’AS Saint-Etienne) et un « Expected Goals », pour les plus friands de statistiques, qui n’atténuera pas ce constat (légèrement > 1 selon les sites).
Pour autant, pas question de renier ses principes, à l’instar de P.Gastien du côté de Clermont. C’est en partie grâce à eux que cette Ligue 1 demeure attrayante peu importe les rencontres. Surtout, les nouveaux assimilent le projet peu à peu. Une formule en 3-4-3 ‘losange’ qui se veut offensive mais avant tout « une capacité à bien défendre, avec des valeurs », pour reprendre les dires du coach. Alors méfiance tout de même, mais inutile de rappeler que les Rouge & Noir se doivent d’assumer leur statut.
Elles n’en demandaient pas tant, les R&N avaient autrefois pris l’habitude de distribuer des points aux équipes qui en avaient le plus besoin… Force est de constater que c’est ancré dans les têtes de certains supporters mais qu’au fil des saisons, la tendance s’est inversée.
Le discours est clair dans le camp d’en face, « battre deux gros du championnat que sont Rennes et Lens ». Aux hommes de B.Genesio de réitérer pareille performance que contre Metz désormais. Pour cela, rendez-vous dimanche, à 15h…