Le Stade rennais se déplace demain à Angers pour les 32emes de finale de Coupe de France. Pour ce match, Julien Stéphan procédera à plusieurs changements dans son onze titulaire. L’occasion de relancer un banc en panne de confiance et peu utilisé ces dernières semaines.
Depuis l’arrivée de Julien Stéphan sur le banc de touche rennais, Rennes est une équipe qu’on pourrait qualifiée de « cyclique ». En effet, elle alterne des périodes fastes de résultats et de vilaines séries noires où son bilan comptable est digne d’un candidat au maintien. Hélas, la dynamique actuelle du club est plutôt celle des mauvais jours. Depuis la reprise début janvier, les Rouge et Noir ne comptent qu’une seule victoire (contre Brest, 2-1) en six rencontres pour un bilan total de 7 points sur 18 possibles (1V-4N-1D).
Au-delà, de ces résultats insuffisants pour un candidat déclaré à l’Europe, le contenu laisse particulièrement à désirer. Avec une possession stérile et une animation offensive inexistante, le Stade rennais est ennuyant. Parmi les problèmes rencontrés par le club, l’un inquiète et retient notre attention : l’apport presque nul des remplaçants.
Un apport dérisoire
Les dernières semaines ont été compliquées pour les remplaçants rennais. Tout d’abord, leurs entrées en jeu ont été globalement décevantes, voire insignifiantes. Ils n’ont pas ou peu influé sur les rencontres et cela se caractérise par un rendement dérisoire. En 2021, les remplaçants n’ont aucunement été décisifs en six rencontres (0 but et 0 passe décisive). A titre de comparaison, 6 buts et 8 passe décisives avaient été compilés par les joueurs sortants du banc sur les dix-sept premières journées de championnat. Un véritable fossé.
Ce très faible apport peut notamment s’expliquer par un facteur : un temps de jeu en berne. Effectivement, Julien Stéphan fait moins appel à son banc et réalise beaucoup moins de changements qu’auparavant. Sur les six derniers matchs, il a réalisé en moyenne 2,5 changements par rencontre. C’est peu. Très peu alors que cinq changements sont autorisés cette saison et que Stéphan en a effectué près de 4,5 par match lors des dix-sept premières journées de Ligue 1. Un revirement étonnant.
Le constat surprend. D’autant plus que Stéphan s’est forgé une réputation d’entraîneur enclin à réaliser des changements quand son équipe tourne mal comme contre Lens, en décembre, lorsqu’il réalisa 4 changements à la pause. Sous sa gouverne, de nombreuses victoires ont ainsi été obtenues en fin de match grâce à ses changements audacieux et sa volonté farouche d’aller chercher les trois points. Le fameux « Stéphan time ».
A qui la faute ?
Alors, comment expliquer cette baisse drastique ? Est-ce la responsabilité d’un coach en perte d’inspiration et à court de solutions ou cela s’explique-t-il par la qualité d’un banc rennais, tout simplement insuffisante ? Un peu des deux à vrai dire. Sur les derniers matchs, Julien Stéphan a tardé à faire ses premiers changements. Parfois il a même attendu le dernier quart d’heure malgré une copie peu emballante. En contrepartie, les remplaçants à disposition ne sont pas nécessairement décisifs et incontournables. On ne sait pas non plus ce qui se passe en interne et lors des entraînements. Quoi qu’il en soit, le coach rennais semble accorder moins de crédits à ses remplaçants.
Des joueurs incarnent parfaitement cette crise de confiance : Romain Del Castillo, Yann Gboho, James Léa-Siliki et à moindre mesure Adrien Hunou. Ces hommes jouent peu, trop peu et ont tous montré par le passé des qualités évidentes et une capacité à avoir un réel impact sur un match. Yann Gboho ne joue presque plus sans que l’on sache réellement pourquoi. James Léa-Siliki dispose aussi de peu de temps de jeu. D’ailleurs, ces deux joueurs ont été dans des rumeurs de départ lors du mercato hivernal. Del Castillo ne parvient à répondre aux attentes placées en lui suite à sa bonne saison. Enfin, Hunou en qualité de « supersub » s’en sort un peu mieux, même s’il souhaiterait évidemment jouer davantage. Les départs de Rutter et Niang vont lui libérer de la place.
En réalité, ce sont surtout les remplaçants à vocation offensive qui déçoivent. Derrière, que ce soit Salin, Nyamsi, Soppy et Truffert, tous ont répondu présents quand Stéphan a fait appel à eux, notamment lors des absences des habituels titulaires.
Angers, un match pour se relancer
Le Stade rennais se rend au stade Raymond Kopa, demain, pour y affronter Angers en Coupe de France. Ce 32eme de finale est l’opportunité, comme souvent avec les matchs de coupe, de faire tourner l’effectif. Julien Stéphan l’a annoncé lui-même en conférence de presse d’avant-match : « Il y aura quelques rotations. Je n’en ferai pas non plus dix mais il y en aura quelques unes. Je pense qu’il y en aura trois ou quatre ».
Une manière de faire tourner l’effectif au cœur d’une semaine dense à trois matchs, tout en redonnant du temps de jeu à des joueurs qui en manquent cruellement. Ils pourront jouer et, si cela se passe bien, retrouver de la confiance et des repères. A eux de saisir leur chance.
Pour briller en deuxième partie de saison, le Stade rennais a besoin d’un groupe fourni de joueurs en mesure d’avoir un impact sur les résultats de l’équipe. Les simples titulaires ne suffisent pas, les remplaçants ont également un rôle important à jouer. En sont-ils capables ? Début de réponse demain à 21 heures.