Trêve de déconvenue

Comme un air de déjà vu… L’année dernière à la même époque, le Stade Rennais vivait une passe similaire. Après un début de saison canon, les Rouge et Noir sont désormais dans un mauvais cycle. Alors, la trêve internationale ne pouvait pas mieux tomber, après avoir enregistré dimanche dernier contre Reims une nouvelle défaite (0-1) portant à 8 la série de matchs sans victoire.

Crise ou pas crise?

Auteur de sorties remarquées devant la presse, à la manière d’un Jean-Michel Aulas pour défendre son bien, c’est un Olivier Létang très rassembleur qui s’est présenté une nouvelle fois. En renouvelant sa confiance aux joueurs et leur entraîneur tout en espérant « un déclic qui va nous permettre de décoller », il n’est pas question pour lui d’évoquer une crise de confiance préférant parler d’une « passe difficile à gérer ».

Globalement, dans les médias, les discours se veulent rassurants et coïncident avec la manière de fonctionner depuis près de deux ans, mettant en avant cette marque de solidarité qui doit primer à l’avenir. C’est d’ailleurs ce sacrifice du collectif, principale force du début de cet exercice (et du dernier) qui est remis en question. Il est dès lors compliqué d’expliquer ce qui a pu changer dans les mentalités à partir de la 4ème journée et du 1er revers concédé, à domicile, face à l’OGC Nice.

Cette réussite qui fuit le Stade Rennais n’est cependant pas anodine. Ne se créant que trop peu d’occasions franches par match, le club breton est une des équipes qui tentent le moins en championnat. Et un mal n’arrivant jamais seul, il paraît fébrile derrière.

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Un bilan décevant

Évidemment, inutile de parler de chiffres à l’heure actuelle d’autant que les prétendants à l’Europe ne sont pas au rendez-vous. Cependant, force est de constater qu’au bout de 9 journées, le Stade Rennais se situe à la 10ème place du championnat et plus encore, il se retrouve déjà dans l’obligation de sortir vainqueur de sa double-confrontation face à Cluj, en Europa League. Bref, ce n’est pas tant les résultats qui agacent les supporters mais davantage le contenu de ces prestations. Pas aidés par des décisions arbitrales on ne peut plus douteuses contre Nice, à Brest, à Marseille puis à Rome, ces quelques matchs ne peuvent néanmoins se résumer à cela.
De surcroît, dans l’incapacité de « faire le break », le club noue regrets et frustration, s’enfermant progressivement dans une spirale négative.

https://twitter.com/PenvenC/status/1180917600626319361

Un effectif touché

Psychologiquement, c’est indéniable, mais surtout, à défaut de tirer au but, les joueurs ont longtemps tiré sur les muscles. Niang est l’exemple le plus concret, alors qu’on apprend qu’il a joué dernièrement sous infiltration. Pour cause, l’enchainement accru des matchs (7 en 3 semaines) en début de saison et des résultats pas à la hauteur des ambitions fixées ne favorisent pas la récupération.

De plus, les cadres ne sont pas encore au rendez-vous. Da Silva et Bourigeaud en grande partie, ou bien Grenier et Niang à moindre mesure, ne montrent pas suffisamment d’assurance pour tirer le collectif vers le haut.
Excepté le renforcement indéniable au poste de gardien, c’est finalement la recrue dont on n’espérait rien de transcendant qui a su s’imposer en tant que patron d’une défense hermétique par moment, en la personne de Jérémy Morel. Pour les nouveaux venus, l’adaptation est difficile, Raphinha et Flavien Tait surtout laissent planer un léger doute sur la suite à accorder à leur saison même si « l’envie de bien faire », pour reprendre les mots de Romain Salin, se ressent.

Alors oui, si certains avaient encore des interrogations, on en a la preuve maintenant ; remplacer une demi-équipe ne se fait pas en un claquement de doigts et nécessite un temps d’adaptation. Le 3-5-2 sensé n’être qu’une roue de secours « correspondant au profil des joueurs » à la disposition de l’entraîneur R&N s’est finalement mué en véritable mesure tactique.
S’il est de plus en plus utilisé en France, cela ne signifie pas qu’il est maîtrisé comme Antonio Conte pourrait le faire et si l’entraîneur rennais avait su tirer profit de ses joueurs (on pense notamment à Jérémy Gélin en qualité de relanceur), le match de dimanche dernier a montré certaines limites.
En effet, beaucoup de pertes de balle dans l’entrejeu et une difficulté à prendre le jeu à son compte, Julien Stéphan a du procéder à 2 réajustements tactiques durant la rencontre. Passé en 4-3-3 tôt dans le match pour finir en 4-4-2, comme un symbole de la situation actuelle. Certains y verront une preuve de faiblesse, d’autres une analyse rapide de la situation, la confiance envers le coach demeure la tendance.

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Une image entachée

Enfin, les critiques vont bon train. Le club en dépit d’une coupe de France et d’une épopée (n’en déplaise à Daniel Riolo) en Europa League durant le dernier exercice doit encore prouver qu’il est passé dans une autre dimension. De plus, son image s’est écornée. Dorénavant, le club est vu de manière péjorative par le corps arbitral. Certainement pour cela que Stéphanie Frappart a été désignée pour arbitrer (merveilleusement bien) la dernière rencontre. Une manière d’éteindre les flammes attisées depuis de longues semaines… Les dirigeants rennais en ayant fait les frais.

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Au final, le club est à l’image du championnat, indécis. Une dynamique positive enclenchée prochainement et l’institution chère au Président Létang pourrait flirter avec la 2ème place. À l’inverse, et même s’il paraît difficile de creuser plus bas, le Stade Rennais n’est qu’à 4 points de la lanterne rouge. Alors, inutile de dramatiser la chose, le Stade Rennais n’est pas au plus mal, il subit seulement sa crise automnale habituelle…
Prochain rendez-vous dans 10 jours et un déplacement en Principauté pour y affronter un AS Monaco tout aussi inconstant.

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