Humilié face à un promu auxerrois séduisant (0-4), le Stade Rennais a sombré en Bourgogne. Ce qui s’apparentait à un match piège s’est transformé en naufrage pour les hommes de Julien Stéphan, plus que jamais en danger.
Une défaite qui rappelle de mauvais souvenirs
18 août 2024. 23h00 environ. Sans savoir qu’il s’apprêtait à perdre son emblématique numéro 14 Benjamin Bourigeaud, le SRFC lançait parfaitement son exercice 2024-2025 en s’imposant face à l’Olympique Lyonnais sans encombre (3-0). Ce match d’ouverture, bien loin désormais dans l’esprit des suiveurs bretons, semble être la dernière fois où l’on a vibré pour les Rouge & Noir cette saison.
Il faut remonter à 2005 pour voir une telle défaite du Stade Rennais face à un promu en Ligue 1. C’était face à l’AS Nancy-Lorraine (6-0). En l’espace de 20 ans, le club a pourtant considérablement évolué, en ayant notamment écrit les plus belles pages de son histoire ces dernières années. Hélas, le sentiment qui prédomine aujourd’hui laisse entrevoir bien des airs de déjà-vu dans la tête des supporters…
Bousculés dans tous les compartiments du jeu, trop imprécis, pas assez connectés entre eux, mais également malchanceux (à l’image des 3 buts refusés d’Arnaud Kalimuendo), les Rennais n’ont pas su trouver les clés pour repartir d’Auxerre avec des points. Un résultat qui précipite la chute de Julien Stéphan.
Vers la fin d’une belle histoire
Réintroduit à la tête de l’équipe rennaise après sa démission en 2021, le Bretillien semble avoir perdu la confiance de son effectif. Probablement coincé entre les volontés de Frédéric Massara et ses affinités personnelles lors de la reconstruction de l’effectif, le divorce parait inéluctable.
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Pourtant, Julien Stéphan, qui restera à l’instant T le dernier entraîneur à avoir ramené un trophée en Ille-et-Vilaine, a contribué au renouveau du club lors de sa nomination à la tête de l’équipe professionnelle. Au même titre que son successeur de l’époque, Bruno Génésio.
Ils sont, à eux deux, les techniciens ayant sillonné les routes européennes au cours des sept dernières campagnes à l’étranger du club. Protégé de la famille Pinault, cette dernière lui aura accordé l’opportunité de revenir au club. Apprécié, breton de naissance et talentueux, le fils de Guy Stéphan dispose d’un bagage plus que compétent pour être à la tête d’un club ambitieux. Hélas, comme toute « rupture amoureuse », il est très souvent difficile de reconquérir son ex-compagne… Aujourd’hui, le constat est sans appel : l’ère Julien Stéphan au Stade Rennais arrive à son terme, définitivement.
Une short-list qui fait débat…
Plusieurs noms se dégagent dans la presse ces derniers jours pour venir remplacer Julien Stéphan, toujours sous contrat. Si l’idée est de venir taper du poing pour remobiliser un groupe en perdition, les noms de Jorge Sampaoli et Sergio Conceicao semblent convenir à cette hypothèse.
Existe aussi le souhait de faire revenir un ancien de la maison, ayant connu bien des succès dans un passé récent : Franck Haise. Le technicien de 53 ans a rejoint l’OGC Nice et Florian Maurice cet été. Même s’il est difficile d’imaginer Haise quitter la Côte d’Azur au bout d’un an, le droit de rêver demeure.
Enfin, un duo inattendu pointe le bout de son nez pour reprendre les rênes de l’équipe fanion. En effet, Mathieu Le Scornet, ancien adjoint de Julien Stéphan à Rennes puis à Strasbourg et Habib Beye sont évoqués comme de potentiels successeurs. Le dernier cité reste sur un titre de champion du National avec le Red Star. Ayant assumé son envie de rejoindre un club de Ligue 1 ou Ligue 2 à l’issue de l’obtention du trophée audonien, l’ancien joueur de l’OM s’est retrouvé sur le carreau, ne recevant aucune proposition de contrat. Entraîneur moderne et possédant des qualités indéniables de management, mais avec très peu de vécu, saura-t-il convaincre les dirigeants rennais ?
Quoi qu’il en soit, le Stade Rennais a besoin d’un nouveau souffle pour raviver la flamme de cette saison dite « de transition » qui pour le moment prend la tournure d’une saison où l’objectif aujourd’hui est de s’éloigner de la zone rouge.
Paul Lemonnier