Éliminé par le Milan AC, le Stade Rennais passe encore à la trappe des barrages d’Europa League. Un nouvel échec après Arsenal, Leicester et le Shakhtar Donetsk, qui montre encore les carences du club pour passer le cap.
“Que manque-t-il au Stade Rennais pour éliminer un club de la stature du Milan AC ? ” Les dirigeants doivent encore se poser la question quelques jours après s’être cassé les dents face aux Rossoneri. Timorés à l’aller, vaillants au retour, les Rennais auront montré deux faces bien distinctes sur cette double confrontation. Des allures de Docteur Jekill et Mister Hyde difficilement compatibles avec les ambitions du club : celle de rallier les quarts de finale d’une Coupe d’Europe. Zoom sur deux principaux points sur lesquels Rennes doit (enfin) progresser.
Mieux gérer les doubles confrontations
Le scénario se répète systématiquement : Une performance de haut vol à la maison plombée par une naïveté consternante loin du Roazhon Park. Voilà l’image du Stade Rennais en phase finale de Coupe d’Europe. La différence d’intensité mise entre les rencontres interroge, mais laisse surtout des regrets. D’un côté, Rennes est conquérant, presse haut, est protagoniste (quitte à avoir du déchet) et de l’autre, les Rouge et Noir demeurent comme tétanisés à l’idée d’évoluer hors de ses bases. Les performances face à Donetsk, à Varsovie, à l’Emirates et à San Siro en attestent. Un Rennes peu ambitieux toujours puni. Pourtant l’expérience est là avec 6 campagnes européennes, mais les stats sont impitoyables : Après quatre saisons en ayant atteint les phases finales, les Rouge et Noir auront échoué lors de 4 des 5 rencontres à élimination directe. Seule la qualification face au Bétis vient reluire le bilan rennais. Insuffisant.
Monter (encore) en gamme dans le recrutement
L’autre aspect qui plombe le Stade Rennais est sans doute le manque de joueurs capables d’apporter une réelle plus-value à l’équipe et de réussir à la faire exister dans une double confrontation. La différence face au Milan s’est trop vue. Sur le plan offensif, Kalimuendo et Terrier ont affiché leurs limites pour le moment. Ne parlons pas du banc où, mis à part Blas, il était difficile d’imaginer un joueur capable de faire changer le cours du match. Sans doute que pour exister davantage, Rennes doit viser plus haut en termes de qualité offensive. Un voire deux joueurs capables de dynamiter des défenses d’un niveau supérieur à la L1. Mais l’actuel septième du championnat en a-t-il les moyens ? C’est une autre histoire…
Si l’on redescend jusqu’à la ligne du milieu, le constat est le même : des joueurs qui, mis à part Enzo Le Fée, souffrent quand il s’agit de subir un gros pressing adverse. Et en Coupe d’Europe, ça ne pardonne pas. Santamaria et Matusiwa ont semblé perdu à l’aller (même si ce dernier a encore besoin de matchs pour davantage s’affirmer). Au retour, ils ont paru plus à l’aise, mais bien aidés par un bloc Rossonero moins enclin à aller chercher haut.
Derrière, il y a du talent, mais est-ce suffisant pour faire face à une équipe taillée pour aller loin en C3 ? On peut en douter au vu des dégâts causés par les Milanais, notamment en transition. Le mercato estival doit permettre au club de résoudre tout ou une partie de ces problématiques.
Un espoir pour la fin de saison
Avions-nous déjà vu le SRFC réaliser un match plein dans l’intensité cette saison ? Non. Certes, le Stade Rennais n’a pas passé le cap des barrages et doit sérieusement se remettre en question pour ne plus stagner sur la scène européenne. Mais en parallèle, le visage affiché montre tout de même que cette équipe peut gêner un grand d’Europe. Et forcément, à l’échelle d’une Ligue 1 sans réel dauphin du PSG, il y a de quoi nourrir des espoirs. Combien de points peuvent espérer les hommes de Stéphan en gardant ce visage d’ici au coup de sifflet final de la saison ? Sans doute assez pour goûter, pour une septième année de rang, aux saveurs européennes.
Mathis EON