Troisième match de ce groupe F et deuxième déplacement après celui à Villarreal début octobre. Le Panathinaïkos est invaincu après sa victoire 2-0 face au sous-marin jaune et le match nul 0-0 contre le Maccabi Haïfa. Aucun but encaissé donc et une première place du groupe avant le coup d’envoi. Cette double confrontation représente ainsi un enjeu majeur pour le Stade Rennais qui serait bien inspiré de ne pas perdre face aux Grecs, afin de se donner le maximum de chances d’entrevoir la suite de la compétition. Plongez en immersion de ce séjour footballistique en solitaire cette fois-ci (après avoir été accompagné par des amis en Espagne) bien qu’avec les Rouge et Noir, on ne soit jamais seul.
Mercredi 25/10/23, 04h43 : Réveil à l’aube et trajet
Réveil plus que matinal en ce mercredi matin, dû à un voyage un peu particulier pour rejoindre la capitale grecque. En effet, toujours à la recherche des meilleurs plans, il s’est trouvé que l’alternative la moins chère était celle de se rendre à Lyon, en train depuis Paris (merci TGV Max, merci la jeunesse), puis de prendre l’avion dans la capitale des Gaules. Me voilà ainsi parti de mon appartement parisien aux alentours de 5h du matin devant tout d’abord emprunter un Vélib sous une pluie battante pour rallier la gare de Lyon (celle située à Paris), mon train quittant le quai à 5h52 précises pour une arrivée dans le Rhône-Alpes prévue à 7h56.
Cela laisse ainsi une marge suffisante pour se rendre à l’aéroport et prendre l’avion qui décolle à 12h. Si le trajet jusqu’à l’aéroport s’est déroulé sans encombre, il en sera tout autre par la suite…
Mercredi 25/10/23, 09h45 : Maman, je vais rater l’avion ?
Après environ 1h d’attente car étant bien en avance, arrive le moment de me rendre au comptoir pour effectuer le check-in et obtenir ma carte d’embarquement. Après les vérifications habituelles, l’employée de la compagnie aérienne m’annonce alors qu’ils ne peuvent m’attribuer de siège pour le moment et qu’ils ne le pourront peut-être qu’au dernier moment… et que ma place n’est pas assurée dans l’avion. Je me retrouve ainsi dans une situation d’overbooking, pratique utilisée par certaines compagnies low-cost qui consiste à vendre plus de billets qu’il n’y a de places dans l’avion, sans forcément le mentionner à l’achat ou après celui-ci par mail (comme ce fut mon cas).
On me précise que si je ne peux monter dans l’avion, on tentera de m’en trouver un autre le jour-même et je bénéficierais d’une compensation financière. Ce n’est cependant pas une option que je souhaite évidemment, bien trop anxieux à l’idée que cela ne puisse se faire et que je ne puisse me rendre à Athènes à temps pour le match. Surtout qu’après quelques vérifications, aucun autre vol pour Athènes n’est prévu ce jour. S’ensuit donc un moment de stress durant plus d’une heure, me voyant déjà devoir changer mes plans et imaginant des scénarios peu optimistes.
Le moment de l’embarquement arrive et celui de vérité également. Je retourne voir la même employée avec qui j’avais échangé au comptoir, et demande si je suis le seul dans ce cas-là. Elle me répond que nous sommes 3 ce qui me fait lui poser la question « Qui sera prioritaire ? ». Ayant été le premier à me présenter au check-in, ce sera moi. Comme quoi, ça peut parfois servir d’être toujours en avance. Quelques minutes plus tard, et alors que l’embarquement n’allait vraiment pas tarder, je suis rappelé et on me dit qu’on m’a finalement trouvé une place libre. La libération. Je vois enfin tous les problèmes s’envoler et le stade Apostolos Nikolaïdis m’ouvrir les bras. Petite cerise sur le gâteau, ma place dans l’avion étant située au niveau des sorties de secours, je bénéficie ainsi d’une large place pour mes jambes, et je n’ai pas de voisin (cocasse tout de même après toutes les péripéties survenues en raison d’un avion complet). Je me dis tout de même qu’à l’avenir, j’essaierais au maximum d’éviter Volotea, du moins si je souhaite m’éviter des moments de stress comme celui-ci !
Mercredi 25/10/23, 15h55 heure locale : Arrivée à Athènes et 1ère soirée
Aux alentours de 16h (15h en France), je foule enfin le pied sur le sol grec et jouit d’une météo plus que clémente avec un thermomètre affichant 26 degrés, quel délice ! Ça change radicalement du départ sous des trombes d’eau le matin même à Paris. Direction désormais le centre-ville athénien où j’ai réservé une modeste auberge de jeunesse située à 20 minutes à pied de l’Acropole. Après un trajet chaotique depuis l’aéroport me permettant d’effectuer le constat que le métro parisien a sûrement trouvé un solide concurrent en matière de médiocrité, j’arrive dans le lieu où je vais séjourner 2 nuits pour seulement 20 euros. Le prix étant dit, je ne m’épancherai donc pas beaucoup plus sur le caractère spartiate du logement qui était attendu. A la suite d’un léger repos nécessaire pour reprendre quelques forces et alors que la nuit est tombée, le temps est venu de flâner dans les rues à la recherche d’un restaurant.
Je jette mon dévolu sur une charmante terrasse et suis rejoint par un autre supporter rennais habitué des déplacements. Grand amateur de cuisine grecque, c’est tout naturellement que j’opte pour un « meze », assiette réunissant plusieurs mets, composée ici de feuilles de vigne, de croquettes de fromage, de beignets de légumes, d’olives, de concombres, tomates, de hummus et enfin de pain pita. Une large palette ravissant mon estomac vide.
Direction désormais un bar qui diffuserait PSG – AC Milan et nous nous orientons vers un pub, qui s’avère être rempli de supporters anglais venus en nombre pour le déplacement de West Ham sur la pelouse de l’Olympiakos le jeudi également, et bien plus intéressé par le match de Newcastle face à Dortmund que celui d’un club français. Après un bon quart d’heure de recherche, c’est presque résolus que nous allions nous décider à rentrer chacun de notre côté lorsque nous aperçûmes un bar diffusant absolument toutes les rencontres du soir. Notre fin de soirée était alors toute trouvée et nous assistions donc à la démonstration de Paris qui s’imposa tranquillement 3-0 face aux Milanais. Espérant que le match de demain voit les Rouge et Noir dominer leurs adversaires de la même manière, bien que cela soit difficile à imaginer…
Jeudi 26/10/2023 : Balade dans Athènes et avant-match
Etant déjà venu à Athènes quelques années auparavant à l’occasion de vacances en famille, les principaux sites touristiques tels que l’Acropole, l’Agora ou encore le Stade panathénaïque me sont déjà familiers. Je décide donc de prioriser ma visite de la ville aux quartiers environnants tel que celui de la Plaka ou encore par le jardin Zappeion en bordure du centre historique.
Je m’arrête pour déjeuner dans un petit restaurant bien typique tenu par un couple de personnes âgées, à l’allure d’une cantine avec un choix se faisant au comptoir. Pour 7€, on me sert une assiette composée d’aubergines d’oignons mijotés et d’halloumi excellente. Parfait pour se préparer à une après-midi somme toute bien moins agréable, puisque je dois travailler avant le rassemblement prévu entre 16h et 18h place Monastiraki.
Le travail achevé, c’est sous les coups de 17h45 que je rejoins le point de ralliement mais apprend rapidement que le départ est repoussé à 19h30. Ainsi débute une longue attente qui se poursuivra aussi en parcage. Nous sommes tout d’abord escortés par la police dans le métro, privatisé pour l’occasion, et qui verra les quelques 250 fans Rouge et Noir d’ores et déjà donner de la voix et surprendre des habitants scotchés à leurs téléphones pour immortaliser le moment. L’escorte se passe très bien, et nous arrivons jusqu’au parcage sans embûches pour nous placer en tribunes 2 heures avant le match, tout en ayant pu constater l’attrait atypique de ce stade, vétuste mais non moins dénué de charme à l’image des nombreuses fresques présentes sur les différentes façades.
Reste désormais à tuer le temps, au moins jusqu’à l’arrivée des joueurs sur la pelouse pour l’échauffement. Les supporters du Pana en face, arrivés eux aussi très tôt en tribune, ont trouvé la solution et testent leurs lasers verts en les pointant en notre direction, en préparation du match. Au fur et à mesure que le match approche, le kop de l’équipe locale se garni, donne de la voix et se prépare dans l’optique du tifo pour accueillir leurs joueurs. Vu du parcage, c’est une réussite. L’ambiance est chaude, nous le sommes aussi, le match peut démarrer !
Jeudi 26/10/2023, 22h heure locale : Début du match et victoire importante
Le coup d’envoi est donné par les joueurs d’Ivan Jovanovic et assez rapidement, les Rennais se montrent entreprenants au point d’ouvrir le score dès la 7e minute de jeu grâce à un caviar d’Enzo Le Fée vers le second poteau où jaillit Amine Gouiri pour reprendre victorieusement. Explosion de joie logique en parcage et légère douche froide pour les supporters grecs diminuant pour plusieurs minutes l’intensité de leurs encouragements. S’ensuivra une période plus délicate pour le Stade Rennais, subissant un peu plus et voyant Benjamin Bourigeaud et Le Fée se blesser, les deux étant obligés de céder leur place. Malgré tout cela, le score reste de 1-0 pour Rennes à la mi-temps et il s’aggravera dès la 49ème minute par l’intermédiaire d’Arnaud Kalimuendo auteur d’une inspiration géniale pour reprendre un coup-franc de Fabian Rieder.
Le plan est parfait, il s’agira désormais de tenir ce score et surtout de ne pas encaisser un but trop rapidement. Et pour ce faire, Jeanuël Belocian se montrera précieux tout au long de la rencontre, avec notamment une grosse présence dans sa propre surface pour être sur la trajectoire des ballons et avoir constamment un pied qui traîne pour contrer. Très bon match globalement du jeune guadeloupéen qui ne s’est cependant parfois pas assez imposé dans son duel face à Ioannidis lorsque celui-ci était dos au but, ne parvenant pas assez à passer devant pour écarter le danger au début de l’action. Mais le joueur formé au club aura montré du caractère et beaucoup d’envie, encourageant pour l’avenir. Néanmoins et comme souvent en Coupe d’Europe, une fin de match à émotions nous attendra après que Ioannidis eût réduit le score sur penalty à la suite d’une faute (légère) de Lorenz Assignon, moins en jambes que lors des matchs précédents. Les Rouge et Noir vont devoir résister une trentaine de minutes face à leur adversaire remobilisé et galvanisé par une ambiance revenue au beau fixe. Malgré quelques coups de chaud, notamment dans le temps additionnel, le score restera de 2-1 en faveur des hommes de Bruno Génésio qui auront fait preuve d’abnégation et de solidarité, ce qui pouvait manquer depuis le début de saison. Cette victoire à l’extérieur est très importante dans l’optique d’une qualification pour la suite de la compétition et pour finir 1er du groupe, objectifs censés être à la portée du SRFC et visés par le club.
Le coup de sifflet entériné, place à la célébration en parcage avec un joli moment de communion incluant les joueurs, semblant très heureux et soulagés de ce succès, à l’image d’un Jeanuël Belocian le poing rageur haranguant les supporters et laissant éclater sa joie communicative. Mais la véritable surprise, qui n’est pas sans rappeler Eduardo Camavinga à Séville en 2019, c’est Aboubakar Nagida, recruté cet été pour intégrer en premier lieu la réserve mais du déplacement en Grèce. Le jeune latéral gauche de 18 ans semblait aux anges et animé d’une véritable exaltation à la suite de la victoire des siens, au point de solliciter les fans à plusieurs reprises et surtout de mener le traditionnel clapping. Un véritable vent de fraîcheur qui donne envie de découvrir le garçon plus en détails. Pourquoi pas prochainement sur le terrain ?
Concernant la suite de ce déplacement à Athènes, plus grand-chose de croustillant à se mettre sous la dent étant donné que mon retour en France est acté au vendredi après-midi, ne me permettant pas de profiter plus longtemps du soleil qui irradie la ville en cette fin octobre. Cap désormais sur la réception de Strasbourg avec 3 points très importants à glaner afin d’entamer une série positive nécessaire pour enfin démarrer cette saison du bon pied. Pour ce qui est de la Coupe d’Europe, on retrouvera cette même équipe du Panathinaïkos dans deux semaines au Roazhon Park, en espérant cette fois-ci encore, être en mesure de les renverser.
Quant au prochain déplacement européen, le flou reste total en raison de la terrible actualité qui se déroule à nouveau dans le cadre du conflit israélo-palestinien, empêchant le Maccabi Haïfa de jouer dans son stade. Si Chypre semble être en pole position pour accueillir la rencontre face au Stade Rennais, rien n’est encore officiel et il faudra patienter encore un peu pour connaître la destination.
Clément DUMEYNIOU
