Le Stade Rennais entame sa nouvelle campagne européenne, ce jeudi 21 septembre, avec la réception des Israéliens du Maccabi Haïfa. Cet adversaire méconnu, hégémonique sur ses terres depuis trois ans, reste un habitué des compétitions continentales. Histoire, forme, joueurs à suivre… Focus sur la Locomotive Verte avant le match d’Europa League.
Pour la sixième saison consécutive, un doux parfum européen planera cette année au Roazhon Park. En Europa League, le Stade Rennais recevra le Maccabi Haïfa, ce jeudi 21 septembre à 18h45, pour son premier match dans la compétition. Une victoire d’entrée serait bienvenue pour les hommes de Bruno Genesio, placés dans une poule difficile mais homogène avec Villarreal et le Panathinaikos.
Pas un novice en Europe
La tâche ne sera pas évidente contre le champion d’Israël en titre. Méconnu du grand public, le Maccabi Haïfa reste un habitué des joutes continentales. Son meilleur résultat ? Un quart de finale de Coupe des coupes (C2) en 1999. Le club israélien, régulièrement engagé dans les tours préliminaires, entame sa troisième campagne européenne d’affilée.
L’année dernière, l’équipe d’Haïfa s’était retrouvée, en Ligue des Champions, dans la poule du Paris Saint-Germain (défaites 1-3 et 7-2). Elle aurait pu connaître une nouvelle participation en C1 mais a échoué en barrages contre les Young Boys d’un certain… Fabien Rieder, qui avait rejoint Rennes quelques heures plus tard.
Saut dans l’inconnu
Si les Bretons jusqu’ici décevants ont repris le chemin de la compétition mi-août, les Israéliens enchaînent les rencontres officielles depuis plus de deux mois. La faute aux trois tours préliminaires victorieux face aux Ħamrun Spartans, le Sheriff Tiraspol et le Slovan Bratislava. Un détail qui peut avoir son importance, même si la trêve internationale a permis de soulager les organismes. Autre facteur à prendre en compte : la distance entre les deux villes, éloignées de près de 3 500 km (à vol d’oiseau), qui impose un long voyage aux visiteurs. Ces derniers ont rallié la France hier.
Entre leurs matchs de qualification, les Israéliens ont remporté la Supercoupe d’Israël (3-1 contre le Beitar Jerusalem). Un nouveau trophée pour un Maccabi Haïfa revigoré, vainqueur de trois championnats successifs, après une longue période de disette dans les années 2010, dans l’ombre du Maccabi Tel-Aviv, club le plus titré du pays. En championnat, les coéquipiers du Français Pierre Cornud n’ont joué que deux fois. Bilan : une victoire et une défaite dans les dernières minutes, le week-end dernier, sur le terrain du promu Maccabi Pecah-Tikva (3-2).
Les supporters rennais peuvent déjà se faire une idée du niveau des deux autres adversaires du groupe. Malgré un démarrage compliqué et un changement d’entraîneur, Villarreal constitue une place forte du football espagnol. De son côté, le Pana a été en vue en éliminant l’OM lors du troisième tour préliminaire de C1. Mais pour le Maccabi Haïfa, dont on connaît assez peu de choses, difficile de se forger un avis… Loin d’être à sous-estimer, on peut considérer la Locomotive Verte comme la formation la moins forte de la poule sur le papier. Mais attention à ne pas être surpris par une équipe qui voudra déjouer les pronostics. Le déplacement à Haïfa, prévu fin novembre, s’annonce bouillant si on se fie à la réputation des ultras du club.
Un nouveau coach sur le banc
Depuis cet été, le Maccabi Haïfa a un nouvel homme sur son banc de touche : Messay Dego. Jusqu’ici à la tête des U19 du club, le jeune technicien de 37 ans a la lourde tâche de faire oublier Barak Bakhar, parti à l’Etoile rouge de Belgrade, après trois années couronnées de succès avec les Verts. Sur ses premiers matchs, le coach cherche la recette gagnante et a multiplié différents dispositifs de jeu autour d’une défense à quatre. Une seule exception : le match aller, à domicile, contre Berne (0-0) durant lequel il a opté pour un 5-3-2. Messay Dego pourrait être tenté de reconduire ce système en Bretagne pour renforcer son assise défensive.
L’effectif du Maccabi Haïfa se compose principalement de joueurs israéliens, dont plusieurs évoluent avec la sélection. Lors du dernier rassemblement pour les qualifications à l’Euro 2024, quatre joueurs du club ont été convoqués avec les Bleus-Blancs : Mahmoud Jaber, Dolev Haziza, Dean David et Sean Goldberg.
Ce dernier, touché au quadriceps et incertain pour demain, forme habituellement la charnière centrale avec l’international sénégalais Abdoulaye Seck. Autre potentielle absence parmi les titulaires, celle du buteur Frantzdy Pierrot, ancien de Guingamp (2019-2022). Mais Haïfa ne manque pas d’armes offensives. Il faudra se méfier de l’ailier Dia Saba, déjà auteur de quatre buts et quatre passes décisives cette saison, et du capitaine Tjaronn Chery, dans un rôle d’organisateur du jeu. Revenu cet été, après une décennie en Belgique, le polyvalent Lior Refaelov, 37 ans, pourrait faire parler sa technique et son expérience sur les bords de la Vilaine s’il foule la pelouse.
Des statistiques favorables aux Rennais
Quelques statistiques plaident plutôt en faveur d’Arthur Theate et ses partenaires. Si Rennes reste sur une série de neuf matchs à domicile sans défaite en Europe (cinq victoires, quatre nuls), le Maccabi Haïfa n’a jamais gagné en France en quatre visites (un nul, trois défaites). De manière générale, les hommes de Messay Dego présentent un bilan moyen contre les formations tricolores : trois victoires, un nul et cinq défaites. Ils avaient perdu deux fois contre Paris en poules de C1, la saison dernière, et s’étaient fait éliminer par Strasbourg (3-4) au deuxième tour préliminaire d’Europa League, en 2019-2020.
De leur côté, les Bretons n’ont disputé qu’une seule rencontre contre un club issu d’Israël : c’était un match de la Coupe Intertoto 1996, contre l’Hapoël Tel-Aviv, soldé par une victoire (2-0). Et si Amine Gouiri ou Bertuğ Yildirim imitaient Stéphane Guivarc’h et offraient les trois points aux leurs sur un doublé ?