À la suite d’un mercato très chargé, le Stade Rennais se retrouve cette saison avec une armada offensive impressionnante. Avec une dizaine de matchs déjà joués cette saison et quelques pépins physiques, tous les joueurs semblaient enfin opérationnels. C’était sans compter sur la blessure (légère, a priori) contractée par Sulemana en sélection. Alors, comment juger le potentiel offensif du club ? Retour en revue des attaquants qui le composent…
Continuer sur les bases de la saison passée
La qualification en Europa League du Stade Rennais l’année dernière est essentiellement due à l’aspect offensif de notre équipe. Avec un schéma offensif à 3 attaquants composé de M. Terrier, G. Laborde et B. Bourigeaud, 82 buts auront été inscrits en ligue 1. Soit une moyenne impressionnante de 2.16 buts par match, marquant le record historique du club. En y ajoutant les matchs de Conference League et de Coupe de France, ce total dépasse même la barre symbolique des 100 réalisations (101).
Avec ces statistiques, le Stade Rennais s’est placé parmi les cadors européens en termes de différences de buts sur la saison 2021-2022 :
Plus en détails, la vraie force de notre équipe bretonne sur la saison passée provient de la diversité des actions amenant aux buts. Au total, sur les 101 buts inscrits, 25 l’ont été à la suite d’un coup de pied arrêté. Parmi les buts restants, la proportion entre les buts venus de phases de possession ou de transitions verticales rapides est quasiment équivalente. Autre statistique intéressante, l’année dernière, le Stade Rennais était classé 19ème équipe de Ligue 1 en termes de dribbles tentés. Jeu collectif.
Deux hommes se sont particulièrement fait remarquer par leur constance tout au long (ou presque) de la saison 2021-2022 : M. Terrier et B. Bourigeaud.
Le premier a largement performé au-delà des attentes. La différence entre les buts inscrits et les excepted goals est de +7.5 pour l’ancien lyonnais. Preuve que notre numéro 7 possède une qualité de finition remarquable. Concernant B. Bourigeaud, les chiffres montrent son rôle essentiel dans l’animation offensive : Il est en effet le joueur ayant touché le plus de ballons dans le dernier tiers du terrain sur la saison 2021-2022.
Malgré des offres pour M. Terrier et des envies de départs du côté de B. Bourigeaud, les deux Rennais ont prolongé leur aventure en terre bretonne. Et ce, pour notre plus grand plaisir.
Enfin, ce fut une saison réussie aussi grâce à l’apport de G. Laborde. Servant de point de fixation, le buteur Niçois, désormais, aura permis à M. Terrier et B. Bourigeaud d’exprimer librement leur talent. Son départ, sans doute lié à des raisons extra-sportives, pourrait troubler la stabilité offensive et un nouvel équilibre va devoir être trouvé.
… En y ajoutant des nouvelles pépites
Comment décrire l’effectif offensif actuel du Stade Rennais ? Bien que pouvant être contestée, la valeur marchande des joueurs témoigne de la qualité de l’effectif :
Ce sont donc six joueurs offensifs, avec des valeurs marchandes assez homogènes, qui vont être mis en concurrence. B. Bourigeaud et M. Terrier restent des pièces maitresses et devront continuer sur leur lancée pour affirmer plus encore leur statut. Sur le terrain, comme dans le vestiaire.
Bien que présents la saison dernière, K. Sulemana et J. Doku n’ont pas eu l’impact prédestiné dans les bons résultats du club. En cumulant à eux deux moins de 1500 minutes en Ligue 1, généralement pour cause de blessures. En forme chacun leur tour, ils ont malgré tout l’occasion de repartir sur de nouvelles bases cette saison… et permettre à B. Genesio de dynamiser les ailes de l’attaque.
Les arrivées de A. Kalimuendo et A. Gouiri, espoirs français, ajoutent, elles aussi, des solutions supplémentaires au jeu rennais. Titulaires réguliers en sélection, ils présentent déjà l’avantage d’évoluer côte à côte.
Une armada offensive donc, qui place le SRFC sur le podium des clubs de Ligue 1 en termes de valeurs marchandes des joueurs à vocation offensive. Étant donnée la difficulté de désigner les joueurs selon leur vocation offensive ou non, les chiffres ci-dessous sont approximatifs. Concernant le SRFC, seuls les six joueurs évoqués précédemment ont été pris en compte. Fait à noter, ils représentent, à eux six, exactement la moitié de la valeur totale de l’effectif (281M€).
Un casse-tête tactique pour Bruno Genesio ?
Lors de la saison 2021/2022, nous avons connu B. Genesio globalement fidèle au 4-3-3. On ne change pas un système qui gagne ? Habituellement non, sauf si de nouveaux joueurs viennent s’y ajouter. Avec ces arrivées onéreuses, difficile de s’imaginer ne pas les faire rentrer dans un dispositif type.
Compte tenu des circonstances au milieu de terrain, le manager rennais semble se tourner vers un 4-4-2, avec B. Bourigeaud en rôle de milieu droit. Pour l’heure moins décisif que l’année dernière, il pourrait se retrouver plus impliqué dans le cœur du jeu. Dans ce scenario, il reviendrait à un poste de mezalla comme il en avait l’habitude dans le trio qu’il formait avec la paire E. Camavinga – S. Nzonzi.
Si la régularité de M. Terrier sur l’aile gauche semble faire qu’il parait indéboulonnable à ce poste, A. Gouiri peut aussi occuper ce côté. Lors du match de de la sélection espoir contre la Belgique, lundi dernier, il a ainsi pu évoluer avec A. Kalimuendo. Auteur de plusieurs bonnes prises de balle vers l’intérieur, il aura eu le mérite d’apporter de l’énergie à une attaque peu inspirée.
Une idée de ce qui pourrait se faire en terre bretonne :
Autre bonne nouvelle de la semaine, J. Doku s’est révélé très en forme dans l’attaque belge, lors du match nul face aux espoirs francais. Fidèle à son jeu, il a beaucoup tenté de duels, prenant régulièrement le dessus face à Malo Gusto, son adversaire du soir.
Du côté rennais, A. Kalimuendo devrait être prioritaire dans l’axe de l’attaque. Véritable buteur, il possède toutes les qualités pour parfaire sa progression dans un dispositif qui ne devrait pas être un frein, non plus, à la progression de M. Abline. Enfin, M. Terrier dispose aussi d’une côte importante auprès de B. Genesio pour évoluer sur le front de l’attaque, en cas de besoin.
Enfin, le côté droit devrait être le véritable facteur X du SRFC. Un joueur de percussion comme J. Doku ou K. Sulemana face aux blocs hauts, B. Bourigeaud lorsque plus de retours défensifs sont nécessaires. Ce ne sont pas les possibilités qui manquent !
À l’image du Brésil pour la prochaine Coupe du monde, le Stade Rennais possède un effectif offensif très complet rendant les choix de titularisations compliqués. Mais contrairement à une sélection nationale, les clubs ont l’avantage de pouvoir préparer et peaufiner leurs schémas de jeu tout au long de la saison selon la forme des joueurs et l’opposition. De plus, la multiplication des matchs va favoriser la rotation de l’équipe. Attention cependant à ne pas laisser trop de déçus sur le banc. Un gros travail à réaliser par B. Genesio afin de trouver ce parfait équilibre… À commencer par samedi et un déplacement à Strasbourg !
Mathieu LAIRIE