Arrivé en 2019, Flavien Tait a entamé sa 4ᵉ saison en rouge et noir. Après sa prolongation de contrat cet été jusqu’en 2024 et le cap des 100 matchs toutes compétitions confondues atteint avec le SRFC, face à Fenerbahçe le 15 septembre dernier. Alors, petit point d’étape sur l’apport de l’ancien angevin au cœur du jeu rennais et son importance dans la progression des performances du club...
Un titulaire en puissance
Première constatation, que ce soit sous les ordres de Julien Stéphan ou de Bruno Genesio, il a su convaincre les deux techniciens d’en faire un élément clef du milieu de terrain et de l’animation offensive. Même si ses débuts ont été (très) compliqués, le temps de s’adapter à son nouveau club, il a fini par montrer l’étendue de son talent et gagner en temps de jeu.
Dans une interview accordée à France Bleu Armorique, le joueur confiait ce que l’ancien technicien des Gones attend de lui : « Le coach me demande aussi d’orienter le jeu, de dicter le jeu, d’essayer d’être le plus propre techniquement, de ne pas perdre beaucoup de ballons. Même si l’échec fait partie du foot, il nous dit tout le temps de réessayer et de prendre des risques, parce que ça fait partie du jeu. » Florian Maurice, lui, affirmait par communiqué au moment de la prolongation du milieu de terrain : « C’est une prolongation qui était dans nos têtes depuis un certain temps déjà. Nous souhaitons conserver une certaine stabilité dans l’effectif afin de continuer à être performant la saison prochaine. » Signe qu’à tous les étages de l’organigramme, on compte sur Flavien Tait pour pérenniser les bons résultats du club.
Part en % de titularisations (en Ligue 1) :
La saison 2021/2022 a réellement été la plus aboutie pour l’ancien castelroussin, puisqu’il a été inscrit à 29 reprises sur la feuille de match dont 24 dans le XI de départ. Il n’a manqué qu’une seule rencontre (Lorient 0-2 Rennes le 28/11/2021. Présent sur le banc, pas rentré) hors blessures qui l’ont tenu éloigné des terrains 9 matchs au total. Des chiffres qu’il doit à des prestations de qualité et à sa régularité…
Performance et régularité
Quand Tait est sur la feuille de match, le Stade Rennais gagne et lorsqu’il est titulaire, il va au bout des rencontres…
Si sa moyenne de buts et de passes décisives par saison ne dépassent pas les attentes qu’on peut avoir d’un joueur à son poste (8 buts et 8 passes décisives en 3 saisons), il faut s’intéresser à d’autres statistiques pour constater son apport indéniable dans les progrès réalisés par le club. Tout d’abord, l’impact sur les résultats et la proportion de victoires lorsqu’il est sur le terrain :
Ensuite, là où Tait est également intéressant dans son apport à l’équipe, c’est dans sa capacité à provoquer, casser les lignes et gérer le milieu de terrain dans un rôle de meneur/régulateur. Pour la seule saison 2021/2022, il a notamment subi 48 fautes, soit 7 de plus que Martin Terrier (41) et 16 de plus que Lovro Majer (32), pour 30 commises. Des chiffres qui démontrent son hyperactivité et qu’il n’est pas du genre à se cacher sur le rectangle vert. Véritable métronome du milieu de terrain, il apparaît comme le joueur à stopper pour les adversaires. Sa justesse technique les pousse littéralement à la faute. Ce qui ne brise pas pour autant sa sérénité, ni son opiniâtreté.
Un joueur propre
En effet, malgré son repositionnement plus axial depuis qu’il est rennais, notamment les deux dernières saisons, et un gros volume de jeu, Tait est un joueur propre et peu sanctionné.
Un rouge (lors de sa première en août 2019) pour lequel il présentera immédiatement des excuses publiques et 9 jaunes en 3 saisons complètes. Il est indéniable que cette fiabilité joue en sa faveur et explique qu’il est un des premiers noms placés sur la feuille de match. Cette statistique et son comportement démontrent ainsi son professionnalisme.
Un début de saison mitigé
Si le natif de Longjumeau (Essonne) a su prouver sa valeur, il est tout de même à prendre en compte que son début de saison 2022/2023 est plus décevant. Sans pour autant remettre tout en question, l’impatience commence à monter. Parce que ses qualités sont indéniables, ses prestations en demi-teintes interpellent tant elles renvoient à ses débuts timides en rouge et noir. Le milieu de terrain paraît moins tranchant, plus discret sur la pelouse. Son passage sur le banc contre Auxerre semble l’avoir piqué au vif puisqu’il inscrit à la 78e minute un but incroyable sur une passe décisive de… Steve Mandanda (la première de sa carrière en ligue 1). Il est cependant à noter qu’il n’est pas à son niveau habituel.
Pour nuancer ces constatations, on peut souligner les nombreux mouvements durant le mercato, notamment sur le front de l’attaque, et les changements de dispositifs imposés par les absences. De nouveaux automatismes sont à trouver avec les nouvelles recrues et des ajustements restent à effectuer. Il est à noter également que malgré l’éclosion de Désiré Doué, c’est tout le milieu de terrain rennais qui paraît ronronner offensivement en ce début de saison.
On peut espérer que lorsque Terrier retrouvera son positionnement préférentiel, que Kalimuendo s’installera à la pointe de l’attaque pour apporter de la profondeur et que la complicité avec Gouiri se fera, l’animation offensive devrait retrouver de sa fluidité. En attendant, Tait semble conserver la confiance de son entraîneur puisqu’il a disputé toutes les rencontres depuis le début de la saison et a même récupéré symboliquement, après la sortie d’Hamari Traoré contre l’OM, le brassard de capitaine en fin de match.
À désormais 29 ans, Flavien Tait fait figure à la fois de joueur d’expérience et de valeur sûre de notre championnat. Sa volonté de s’inscrire dans la durée avec le club et les qualités qu’il a su démontrer jusqu’aujourd’hui en font désormais un cadre ainsi qu’un modèle pour la jeune génération qui s’intègre à l’effectif professionnel.
Cédric MABILLE