L’AEK Larnaca, parfait inconnu ?

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Ce jeudi, les Rouge & Noir se déplaceront dans l’enceinte de l’AEK Larnaca pour y débuter une nouvelle campagne européenne, la 5ᵉ de suite. À l’aube de ce rendez-vous, des interrogations subsistent. Premièrement, sur le niveau qu’est capable d’afficher le Stade Rennais, mais aussi, sur l’opposition qui lui sera livrée. Alors, comment aborder cette rencontre ? Premiers éléments de réponse ici… 

L’AEK Larnaca, une jeune institution

Pour la petite histoire, le club chypriote est né d’une fusion entre deux clubs ; le Pezoporikos et l’EPA, en 1994. Bien loin donc des 121 ans d’existence du SRFC. Plus encore, c’est un stade de 8 000 places, dont la construction s’est achevée en octobre 2017, qui accueillera les Rennais, joueurs comme supporters, venus faire le déplacement : L’AEK Arena – Georgios Karapatakis

À 45 km d’ici, en 2012, une banderole “Feel the terror of Nicosia” (traduction : sentez la terreur de Nicosie), avait accueilli les Lyonnais au GSP Stadium de Nicosie. De quoi poser le décor, dans un stade réputé pour son atmosphère bouillante. Là, elle devrait être différente… Enfin, on l’espère. 

Leur passif en Coupe d’Europe 

Régulièrement vice-champions de D1, les participations en Coupe d’Europe sont encore minces. Pour preuve, ce n’est « que » la 3ᵉ fois que Larnaca se qualifie pour la phase de groupe d’Europa League. Bien sûr, un chiffre à mettre en corrélation avec les nombreux tours de qualifications pour y accéder…

Pour sa première participation, lors de l’édition 2011-2012, et après une qualification aux dépens de Rosenborg, c’est le Maccabi Haïfa, le Steaua Bucarest et Schalke 04 qui venaient s’immiscer sur leur passage. Pas de surprise au final, ce sera une 4ᵉ et denière place.

Par la suite, en 2015, la formation chypriote affrontait les Girondins de Bordeaux en marge du 3ᵉ tour de qualification pour la C3. Défaits à deux reprises (3-0 ; 0-1), les Chypriotes voyaient une potentielle participation leur passer sous le nez. Ce n’est que partie remise…
En effet, trois ans plus tard, cette fois-ci en phase de poules, on retrouve Larnaca pour ce qui reste leur dernière participation à une compétition européennne. Au sein d’un groupe composé de Leverkusen et Zurich, l’AEK termina à une valeureuse 3ᵉ place, devant Ludogorets. Par ailleurs, les Allemands ne s’étaient pas rendus sur l’île de Chypre pour y faire de la figuration, score final au retour : 5-1.

Depuis, la seule référence que l’on pourrait trouver est cette double confrontation face aux Danois de Midtjylland au début de l’été. Malmenés à l’aller, les jaune et vert avaient pourtant su faire le dos rond et garder espoir d’une qualification au second tour de Ligue des Champions. 1-1 à l’issue du premier acte, rebelote au retour à la maison, c’est donc une séance de tirs au but qui viendra entériner les chances de C1. Contraints de redescendre d’un échelon, ce sont d’abord le Partizan Belgrade, puis le Dnipro-1, qui auront fait les frais de Larnaca… Avant de jouer les trouble-fêtes lors de cette phase de poules ? 

La gestion d’un premier match de poules pour le Stade Rennais

Premier adversaire de cette édition 2022-2023, Larnaca pourrait effectivement jouer un sale tour aux Rennais, habitués à démarrer timidement, en attestent les résultats ci-dessous :

https://twitter.com/ROUGEmemoire/status/1563454335060946945?s=20&t=MfeWonyN014Ah2wXUjdPmQ

Plus qu’un match de rentrée sur la scène européenne, c’est aussi la capacité à se recentrer immédiatement sur le championnat qui porte à la réflexion. Notamment, lorsque l’on dézoome un peu… L’année dernière, à la suite du nul obtenu face au Spurs, les R&N s’étaient inclinés 0-2 au Vélodrome. Une défaite qui avait engendré la frustration des supporters, et interrogé sur l’avenir de Bruno Genesio. Un an plus tôt, sous Julien Stéphan, la réception de Krasnodar venait confirmer les résultats récents, avant de connaitre, trois jours plus tard, le premier revers de la saison, contre Angers (1-2). Pour l’édition 2019-2020, trois jours après la réception du Celtic, le point du nul fut obtenu contre Lille (1-1). Enfin, après Jablonec, s’ensuivit quatre rencontres sans victoire, dont trois défaites.

Le rythme effréné qui s’imposera aux Rennais jusqu’à mi-novembre et la Coupe du Monde aura raison, ou non, d’un recrutement qui fait « jazzer » jusqu’aujourd’hui. D’autant plus que Rennes sera le club français le plus voyageur. Rallier Chypre, la Turquie et la Pologne, afin d’y affronter les Ukrainiens du Dynamo Kiev, représente environ 15 000 km, soit le quart des 60 000 km évalués pour l’ensemble des clubs français engagés. Mais, pour ne pas être tenté de faire l’amalgame avec les saisons passées, les hommes de Bruno Genesio seraient déjà bien inspirés d’inverser cette fâcheuse tendance du premier match…

Quid des clubs français en déplacement à Chypre ? 

https://twitter.com/RadioRoazhon/status/1567130454322454532?s=20&t=QJocvicJElYgzmWgwWQkYg

De façon à avoir un échantillon bien plus complet, remémorons-nous le sort des clubs français, à l’extérieur, face aux formations chypriotes. En 2012 tout d’abord, c’est une double confrontation entre l’OL et l’APOEL Nicosie, pour le compte d’un 1/8e de finale de LDC qui fera sombrer les Rhodaniens… Le “profil idéal pour embêter l’OL” jugeait H.Lloris, à l’époque. Ça n’a pas manqué. La même année, l’OM subissait, lui-aussi, un lourd revers face à l’AEL Limassol (3-0).  
En 2013, l’Apollon Limassol a eu raison de l’OGC Nice en s’imposant 2-0 à domicile. La victoire niçoise au retour n’y changera rien. Les azuréens n’accèderont pas à la phase de poules d’Europa League.
Enfin, pour le compte de la saison 2013-2014 : Les Bordelais allaient s’incliner à Nicosie, une nouvelle fois contre l’APOEL. Dès lors, il faudra compter sur les Parisiens qui, d’un court succès 1-0, mettront un terme à une série de revers en terre chypriote. En bref, depuis 10 ans, tous y sont passés, excepté le PSG. Pour une première là-bas et face au dernier dauphin du championnat (derrière l’Apollon), les Bretons sont prévenus !

Focus sur l’effectif de l’AEK Larnaca

S’il était déjà possible de le constater lors des rencontres pré-citées, le futur adversaire des Rouge & Noir ne déroge pas à cette habitude ; on parle là des effectifs cosmopolites qui composent un vestiaire à Chypre. Entre autres, Espagnols, Portuguais, Bosniaques ou encore Vénézuéliens se le partagent.

C’est donc un groupe majoritairement à l’accent ibérique que l’on retrouvera, à l’instar de son entraineur, l’Espagnol José-Luis Oltra. Ce dernier se félicitait d’ailleurs de faire partie du tirage au sort le 26 août dernier, après sa prise de fonction au début de l’été. Petite indication, le manager de 53 ans qui aura officié à Majorque, Grenade ou plus récemment à Fuenlabrada, semble être un adepte du 4-2-3-1… C’est en tout cas le dispositif qui fut reconduit pour les deux premières rencontres de championnat (1 nul, 1 défaite).

Symbole de différenciation avec leurs invités d’un soir, un XI titulaire oscillant autour des 30 ans d’âge moyen, porté notamment par le capitaine Trickovski. À 35 ans, ce dernier entame sa 8ᵉ saison sous la tunique jaune et verte. Cependant, c’est Imad Faraj, Français de 23 ans, qui focalise toute notre attention… Autrefois un pilier des équipes jeunes du LOSC, généralement surclassé, il semble enfin trouver un peu de stabilité. Car on pouvait s’attendre à un tout autre destin, lorsque révélé aux yeux du grand public par Marcelo Bielsa (7 apparitions en L1), il délivra sa première passe décisive en pro. Avec le départ d’El Loco et une fin de saison tendue (une 17e place en championnat), difficile de s’y épanouir. Entre temps, un prêt peu fructueux au Belenenses SAD et un contexte compliqué à Mouscron auront eu raison d’un exil à Chypre. Pour sa deuxième saison, il jouera enfin la Coupe d’Europe… À surveiller ! 

https://twitter.com/NousSommesLille/status/1557970133682835456?s=20&t=MfeWonyN014Ah2wXUjdPmQ

Alors, ça sent Larnaca à plein nez ?

Vous l’aurez compris, il demeure difficile de se faire une opinion. Ce qui ne va pas rassurer les pessimistes du moment. Pour autant, nul doute que le staff rennais aura eu une approche différente, bien plus axée terrain, au moment de pénétrer sur la pelouse. Une rencontre à la saveur particulière pour l’entraineur rennais, lui qui, après un match nul à Chypre (avec l’OL, en 2017), avait fait l’objet d’intimidations : « Mon numéro avait été divulgué sur Twitter. Des insultes, des menaces de mort… 400 ou 500 messages que j’ai encore avec les numéros » a-t-il confié, en décembre dernier.

Et si on vous dit qu’un lien subsiste entre Matthis Abline et Chypre ? Octobre 2019, vous l’avez ? Allez, on vous le donne… À l’Euro U17, l’Équipe de France s’imposait 2-0 contre Chypre, sur un doublé du jeune rennais. Sur ce, bon match à tous ! 

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