Formé au Stade Rennais, Cédric Hountondji revient sur son passage au club. Auteur d’une très bonne saison avec Clermont en Ligue 2 pour son retour en France, le défenseur de 26 ans semble enfin avoir trouvé la stabilité qu’il souhaitait. L’international béninois revient pour Radio Roazhon sur ses années bretonnes, son expérience en MLS ou encore son retour gagnant en Ligue 2…
Ses débuts à Rennes :
Avant tout, présentons Cédric Hountondji. Défenseur central robuste, le natif de Toulouse jouit d’abord d’une grande taille. Du haut de son mètre 94, il reste pourtant capable de tenir de nombreux attaquants avec sa vitesse. Arrivé au Stade Rennais en 2009 à l’âge de 15 ans, il intégrera le groupe professionnel lors de la pré-saison 2013-2014 avant d’accéder à la Ligue 1. C’est en effet après une saison pleine avec la réserve que Philippe Montanier décide de lui faire confiance. Cette année-là, Cédric participera à 20 matches toutes compétitions confondues, la plupart comme titulaire en comptant deux buts dont un face à l’OL.
Cependant barré par de nombreuses arrivées à son poste, Hountondji sera prêté en fin de Mercato à Châteauroux puis Auxerre la saison d’après. Ses deux saisons pleines en Ligue 2 ne conforteront pourtant pas le Stade Rennais qui le laisse partir gratuitement à l’été 2016. Direction la Corse et le Gazélec Ajaccio.
Romain : Avec du recul désormais, quel regard portes-tu sur tes 7 années passées au Stade Rennais ?
Cédric Hountondji : « Je ne garde que du positif. La formation s’est très bien passée, avec de très bons formateurs comme Franck Haise aujourd’hui coach de Lens, Régis Le Bris désormais directeur du centre de formation à Lorient ou encore Pierre-Emmanuel Bourdeau toujours au club. C’était vraiment de belles années. On a gagné quelques tournois, on rigolait bien c’était super.
Petit à petit j’ai franchi les échelons jusqu’à arriver en pro. Et quand Philippe Montanier est arrivé au club, il souhaitait intégrer des jeunes dans l’effectif, je faisais partie de ceux-là. J’ai alors fait des bons matches de pré-saison et le coach a décidé de me garder, sûrement pour être numéro 3 dans la hiérarchie puisque j’avais Kana-Biyik et Armand devant moi.
Ensuite j’ai réussi à gratter des minutes et enchaîner les matches. Je finis la saison avec un gros match contre Reims. Je pensais rester mais vers la fin du mercato le coach est venu me voir pour me dire qu’il souhaitait me prêter. J’ai donc été prêté en Ligue 2 à Châteauroux puis Auxerre. »
« Tout est une question de gestion et ça dépend surtout des choix du coach.«
R : Tu as eu la possibilité de prolonger ? C’était d’un commun accord ? Comment s’est passé ton départ ?
C.H : « Honnêtement, ça s’est fini assez bizarrement. Mes anciens agents ont discuté avec le club, qui ne voulait pas me garder. C’est dommage, j’ai été formé à Rennes, j’ai fait mes premiers matches là-bas, c’est vraiment dommage.
Je me doutais depuis un moment, à partir du deuxième prêt qu’ils ne comptaient peut-être pas sur moi et recruter. Certains clubs formateurs choisissent tout de même de garder et faire évoluer leurs jeunes malgré le recrutement mais tout est une question de gestion et ça dépend surtout des choix du coach. Donc oui, j’ai un petit goût amer mais c’est du passé et je ne garde que du positif au final. »
R : « En juin 2016, direction le Gazélec Ajaccio en Ligue 2. Ta première saison là-bas se passe parfaitement bien mais tu résilieras ton contrat en janvier 2018 après un temps de jeu inexistant lors de la deuxième saison. Quelques jours plus tard, ton départ vers la MLS et le New York City FC est officialisé. »
Qu’est-ce qui t’as poussé à tout plaquer pour traverser l’Atlantique et tenter ta chance dans ce championnat qui gagne en popularité depuis ces dernières années ? Là tu changes complètement de vie ?
C.H : « Oui totalement ! Il faut déjà savoir qu’avec le Gazélec, ça ne s’est pas très bien fini. Après une saison pleine où j’avais été plutôt été performant, je reviens de la trêve estivale, nouveau coach, et là j’apprends qu’on ne compte plus sur moi. Forcément, je suis surpris et de ce que je comprends ce n’est même pas pour des raisons sportives mais financières. Toutefois, je n’ai pas vraiment eu de raison « officielle ». J’ai toujours demandé mais on ne m’a jamais dit pourquoi. Ils ont essayé de me vendre, n’ont pas réussi. Mais, ils m’ont fait savoir que je ne jouerais pas et ont recruté entre temps.
À l’approche de la trêve hivernale, je me dis qu’il vaut mieux que je parte. Je savais alors que New-York City était intéressé, Patrick Vieira (coach de l’époque) m’avait appelé. Je suis donc parti à New-York. Arrivé aux États-Unis, je pensais jouer à la reprise du championnat et en fait je ne joue pas. Pas un match en six mois. J’allais souvent voir Vieira qui me promettait de jouer mais mon heure n’arrivait pas. Un jour, il décide de me titulariser et je me blesse… Je rentre donc en France et on décide ensuite de résilier d’un commun accord. »
R : Est-ce que tu peux nous raconter justement cette expérience ? Comment tu l’analyses avec du recul ? Tu étais trop jeune ? Une mauvaise adaptation due à la barrière de la langue ?
« Cette expérience m’a vraiment fait grandir pour être un meilleur homme en dehors des terrains et un meilleur joueur. »
C.H : « Honnêtement je ne saurais pas te dire. Il n’y avait pas vraiment de barrière de la langue pour ma part. Je travaillais bien à l’entraînement mais il faudrait voir avec Patrick Vieira. Là encore je ne garde que du positif, ça m’a forgé. La vie là-bas était vraiment bien et j’ai fait de superbes rencontres. David Villa par exemple, un super mec. Cette expérience m’a vraiment fait grandir pour être un meilleur homme en dehors des terrains et un meilleur joueur. »
Romain : « Après 6 mois en Bulgarie, tu rebondis en juillet dernier à Clermont. Un projet séduisant où tu retrouves ton ancien coach à Châteauroux et là tout de suite, ça a matché. Vous terminez cinquième de Ligue 2, tu es titulaire indiscutable et tu participes à 21 matches sur 28 en championnat, malgré deux courtes absences suite à des petites blessures. »
On peut parler d’un retour gagnant en France ? Quel bilan tires-tu de cette saison pour ton retour ?
« Retrouver du plaisir sur le terrain, rejouer au football«
Cédric Hountondji : « Avant de signer à Clermont, j’étais parti au Levski Sofia pour regagner du temps de jeu. Mon seul objectif était de revenir en France à l’été. Retrouver du plaisir sur le terrain, rejouer au football. En France, les gens me connaissaient et c’était déjà plus facile de trouver un club et un projet qui me correspondent.
Je suis très content de ma saison. Je peux encore mieux faire mais c’est une réelle satisfaction. Certes, il y a la déception de terminer cinquième car on aurait sans doute pu mieux faire mais ça reste tout de même une très bonne saison sur le plan collectif comme personnel. Notre effectif était vraiment très qualitatif et performant et nous avons gagné des matches très importants contre des grosses équipes. C’est très positif pour la suite. »
R : Tu viens d’avoir 26 ans et il te reste un an de contrat avec la formation auvergnate, comment abordes-tu ce mercato et la nouvelle saison qui s’annonce ?
C.H : « M’inscrire dans le long terme à Clermont ? Oui pourquoi pas. Je me sens très bien au club. Je m’entends très bien avec mes coéquipiers, les dirigeants ou le coach donc oui bien-sûr ! »
R : « Un mot sur Rennes, ton club formateur. Un club qui a bien changé depuis ton départ avec notamment deux épopées européennes et une victoire en Coupe de France. Cette saison, le club a réalisé la meilleure saison de son histoire au classement. En terminant pour la première fois sur le podium, le public du Roazhon Park devrait découvrir la Ligue des Champions. »
« Je pense que l’expérience de l’échec a fait grandir ce club (…) et aujourd’hui, Rennes a tout pour réussir »
Comment tu observes l’évolution du Stade Rennais ?
C.H : « Quand j’étais au centre de formation j’avais déjà connu l’Europa League mais la Ligue des Champions c’est encore autre chose, un autre niveau. Il y a eu une grosse évolution mais il y a eu un recrutement très intelligent. Je pense que l’expérience de l’échec a fait grandir ce club. L’évolution très positive est aussi due au bon travail en interne. Et aujourd’hui, Rennes a tout pour réussir. »
R : Tu gardes toujours un œil sur les matches du SRFC ? Tu restes en contact avec certains de tes anciens coéquipiers Rouge et Noir, d’ailleurs ?
C.H : « Oui bien-sûr, je garde toujours un œil sur les performances du Stade Rennais. Je regarde des matches quand je peux mais sinon les résultats. Je suis toujours les Rouge et Noir. Sinon, je reste toujours en contact avec Adrien Hunou avec qui je parle souvent. Je ne connais pas vraiment les autres joueurs actuellement au club. »
Romain : Enfin Cédric, as-tu un mot pour les supporters que tu as côtoyé pendant plusieurs années et qui te lirons ?
Cédric Hountondji : « Les supporters rennais sont vraiment superbes. Ils sont toujours présents à l’entraînement, aux matches. Ils ont parfois été critiqués par le passé dans des médias notamment. Mais, on voit aujourd’hui qu’ils participent grandement à l’évolution du club. Cela va de paire. »
R : À nous de te souhaiter désormais toute la réussite possible que ce soit en club mais aussi avec ta sélection puisque vous êtes actuellement deuxième de votre groupe qualificatif pour la CAN 2021 ! Salut Cédric !
C.H : « Merci à toi, à bientôt !«
Note de la rédaction : Nous remercions Cédric pour sa disponibilité et son accessibilité. Ce premier article inaugure donc la série des « Flashbacks » que nous essaierons de développer petit à petit.
N’hésitez pas à nous donner vos avis dans les commentaires. Comme vous avez pu le lire et l’apprécier je l’espère, il s’agit surtout d’une discussion plus qu’une interview.