Actuel troisième de Ligue 1 et demi-finaliste de Coupe de France, le Stade Rennais réalise une saison captivante malgré de récentes déconvenues. Une période charnière se dresse, que le club abordera rempli d’incertitudes dans son secteur défensif. Entre blessures et contre-performances, la tâche ne demeure pas aisée pour le coach Stéphan.
Défense perfectible
Comme un air de déjà vu. C’est ce qui a traversé l’esprit des supporters rennais, dimanche après-midi, lorsque Damien Da Silva commet l’irréparable. On joue la 72eme minute de jeu, au stade Auguste-Delaune, quand l’ancien joueur de Caen est amené à négocier un ballon aux abords de sa surface. Sauf qu’il se rate puis glisse, ce qui profite à El Bilal Touré prêt à s’introduire dans la surface. Dépassé, Da Silva agrippe le short de l’attaquant rémois, le déséquilibre et concède un pénalty plus qu’évitable. Face-à-face transformé, 1-0, un score qui restera inchangé jusqu’à la fin de la rencontre. Même si cette défaite ne se résume pas à ce seul fait, le constat est inéluctable. Rennes a perdu des points sur une bévue.
Un cas loin d’être unique cette saison. Sur les derniers matchs notamment, où la défense n’est pas exempte de tout reproche. De fait, les Rouge et Noir ont encaissé 4 buts, dans un match fou, contre les Angevins en Coupe de France. Dans le derby breton, face aux Nantais, les deux réalisations des Canaris résultent de cafouillages gaguesques.
La principale faiblesse rennaise concerne les coup de pieds arrêtés défensifs (coups francs, corners et penaltys). En effet, la formation de Julien Stéphan ne se montre pas à l’aise dans cet exercice. En prenant la part de buts pris sur coups de pieds arrêtés par rapport au nombre de buts pris au total en Ligue 1, le taux s’élève à 39,1%. Soit près d’1 but sur 2. En Ligue 1, Rennes est la pire équipe dans ce registre. Malgré tout, le Stade Rennais se classe quatrième au rang des défenses de Ligue 1 (23 buts encaissés), devancé par Reims, Paris et Marseille. Assez paradoxal. Les performances du portier Edouard Mendy ne sont certainement pas étrangères à cette statistique flatteuse. Mais les maux ne se limitent pas à ces problèmes.
Peu de solutions
Au-delà des moments d’errements évoqués, un autre constat est déplorable : les solutions dont disposent Julien Stéphan. Pour composer ses onzes, il est confronté à un large panel d’hommes à vocation offensive. Problème de riche. En revanche, pour construire sa défense, le tour est vite fait. De quoi se creuser la tête.
A l’image d’une équipe globalement empruntée physiquement, les latéraux, Hamari Traoré et Faitout Maoussa, empilent les minutes sans pouvoir souffler. La faute à un manque de profondeur sur le banc. Le jeune latéral droit Sacha Boey, capable de jouer sur les deux côtés, reste une alternative sérieuse. Il pourrait notamment concurrencer un Traoré en délicatesse ces temps-ci. A gauche, la situation se complexifie. Doumbia a été prêté à Angers au cours du dernier mercato, sans être remplacé. Ainsi Maouassa ne dispose plus de réelle doublure. Préjudiciable lorsque l’on apprend que ce dernier serait apparemment absent 1 mois, même si ce dernier a laissé plané le doute avec le tweet suivant.
De fait, Sacha Boey, le polyvalent Morel et le milieu Léa-Siliki, déjà essayé à ce poste, semblent être les seuls armés pour pallier cette indisponibilité. Un peu léger et préoccupant.
La charnière centrale pose tout aussi question. Nyamsi et Morel occupent actuellement l’infirmerie. Par conséquent, Gélin, Gnagnon et Da Silva restent les seules solutions opérationnelles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’aucun ne fait figure de titulaire indiscutable. Da Silva, rayonnant et constant l’an passé, peine à retrouver son niveau d’antan. Gnagnon alterne le bon et le moins bon alors que Gélin est très poussif. A vrai dire, le seul à faire le job cette saison, se prénomme Jérémy Morel. Mais le franco-malgache de 35 balais ne devrait être de retour qu’aux alentours de la prochaine trêve internationale.
Le contexte ne se montre guère rassurant. La tâche n’est pas simple. A Stéphan de jouer ! Car sa faculté à relancer des joueurs en perdition, tel Flavien Tait récemment, laisse entrevoir la possibilité de retrouver une charnière centrale indiscutable et pérenne.
La clé du succès ?
Dans un championnat extrêmement serré, chaque détail compte. La course à l’Europe et au podium dans lesquelles le Stade Rennais est invité se jouera à peu de choses. Les faiblesses bretonnes ne se résument pas à son inconstance défensive mais elle occupe une place importante. La fin de saison palpitante qui attend le club, nécessite le besoin de se montrer impérial et irréprochable dans ses trentes derniers mètres.
Le club dispose d’innombrables atouts : des serials buteurs, un peu en difficulté actuellement, des joueurs de ballon en pleine bourre tels Raphinha et Del Castillo, un gardien rassurant, une association excitante au milieu (Nzonzi-Camavinga) et des jeunes pousses qui émergent (Gboho, Da Cunha). Les hommes de derrière ont leur rôle à jouer pour faire en sorte que la copie soit excellente. Le calendrier allégé des prochaines semaines aidera éventuellement le SRFC à trouver un second souffle. Il pourrait permettre aussi à la défense de se remobiliser malgré les blessures répétitives. Les trois prochains matchs, Nîmes puis Toulouse en championnat, et Sainté en Coupe risquent de donner le ton.
Que ce soit Gnagnon, Gélin, Da Silva ou bien Traoré, décevants en ce moment, tous ont montré par le passé des qualités indéniables. Pour la santé sportive du club, il faut espérer un regain de forme de ces hommes. Comment va se comporter la défense prochainement ? Quels seront les acteurs utilisés ces prochaines semaines ? Premiers éléments de réponse dimanche prochain, lors de la réception de Nîmes au Roazhon Park.