Le milieu de terrain sénégalais Ismaïla Sarr est arrivé cet été en provenance du FC Metz contre la somme de 17 millions d’euros hors bonus. Cette somme fait de lui le deuxième transfert le plus cher de l’histoire du Stade Rennais. Arrivé avec l’étiquette de crack, les attentes basées sur lui sont énormes mais est-ce-que nous n’attendons pas trop d’un joueur qui joue seulement sa deuxième saison au plus haut niveau ?
Des débuts contrastés
Une saison au plus haut niveau avec le club lorrain du FC Metz et voilà que le jeune Ismaïla Sarr est convoité par de grosses écuries nationales (Lille, Monaco, Lyon). L’année passée, le natif de Saint-Louis au Sénégal avait pu faire état de son talent avec une pointe de vitesse peu commune et une capacité à percuter et remporter des un contre un avec une facilité déconcertante. Tout cela réuni a permis malgré son souhait de base de rester dans le club qui lui a donné sa chance dans l’élite, de signer au Stade Rennais contre un chèque de 30 millions d’euros avec les bonus. Les premiers mois de l’international sénégalais ont été entachés par plusieurs blessures. On pense notamment à la semelle reçue face à Saint-Etienne le 24 septembre dernier. Des promesses, du talent, et de la percussion certes, mais le prodige rennais semble être encore loin de son meilleur niveau avec une finition qui laisse souvent à désirer. Sous Christian Gourcuff, Sarr était souvent à tort, utilisé en neuf alors que son poste est ailier. Sabri Lamouchi profite de l’arrivée de Sakho pour le repositionner côté gauche et ainsi bénéficier de toutes ses qualités.
Vers un avenir radieux ?
Né le 25 février 1998, Ismaïla Sarr vient tout juste d’avoir 20 ans. Alors qu’il entame seulement sa seconde saison au plus haut niveau après avoir joué en deuxième division sénégalaise, Sarr doit justifier rapidement sur le terrain le prix de son transfert. On peut entrevoir un fort potentiel dans ce joueur qui a réussi à s’adapter facilement au jeu européen. On retient surtout ses coups de reins qui peuvent mettre à mal toutes les défenses de la Ligue 1 ou presque. Encore jeune, ses mauvais choix et son manque d’altruisme nuisent à son image. Sa recherche quasi systématique de pousser la défense à la faute quand il dribble sans cesse en est un parfait exemple. Il doit apprendre à poser plus son jeu, et à temporiser pour ne pas partir tête baissée. Même si les critiques entendues depuis le début de la saison sont souvent légitimes, n’oublions pas sa jeunesse et sa fougue. Il doit progresser, prendre de l’expérience, être plus intelligent dans certains choix mais le talent il l’a et c’est bien là l’essentiel.
Un physique trop frêle
Depuis le début de la saison, Ismaïla Sarr a raté 12 rencontres (sur 29 journées) en raison de plusieurs blessures ou pépins physiques. La difficulté à enchaîner les matches pose un réel souci d’endurance. En dépit des mauvais coups et tacles reçus, un joueur de son niveau ne peut pas se permettre de jouer une rencontre sur deux. De son style de jeu découlent des duels physiques importants face aux défenseurs adverses agacés qui compensent leur manque de vitesse et d’accélération. Son physique élancé paraît trop frêle pour un championnat réputé pour être rugueux. Il doit prendre du volume physique et moins s’exposer afin d’éviter certains coups. De plus, comme lors de la dernière rencontre face à Troyes, Ismaïla Sarr a une fâcheuse tendance à tomber facilement. Si parfois cela peut être bénéfique pour l’équipe, il peut à l’inverse être préjudiciable. Il se peut qu’en continuant ainsi, une réputation de tricheur lui colle à la peau. Et les arbitres ne se priveront pas de le pénaliser. Certes on attend de lui de percuter, dribbler mais il ne doit pas tomber dans certains travers qui faussent le jeu.
Dans les pas de Dembélé ?
20 ans, dribbleur, rapide, technique et virevoltant, les comparaisons avec l’ancien prodige rennais Ousmane Dembélé n’ont pas cessé de fleurir durant l’été et depuis le début de la saison. Assurément cette affiliation avec le Blaugrana est logique et quelques aspects de leur jeu prêtent à penser que les deux espoirs ont des caractéristiques similaires. Cependant, lorsqu’Ismaïla Sarr a été acheté durant le mercato estival, c’était, en plus d’être un gros transfert un réel pari sur l’avenir. Attendre que l’ancien messin soit à son meilleur niveau tout de suite était une hérésie. Puis les performances du phénomène Dembélé lors de ses premiers pas en Ligue 1 ont été fantastiques et rares. La comparaison pour ses premiers pas n’est bien évidemment pas à l’avantage de Sarr mais c’est plus le niveau qu’avait affiché l’international français qui est à mettre en avant mais pas celui de Sarr a critiqué. Le jeune milieu de terrain a tout l’avenir devant lui, il faut attendre patiemment sans lui mettre de pression aussi bien inutile que stupide. Laissons les prodiges tranquilles !
Adrian.
D’accord avec l’article mais pas le titre qui contredit le contenu. Sarr doit avant tout travailler son physique et capacite a eviter les coups. Aussi, Sarr ne joue pas a son meilleur poste quand le systeme est le 442, il est beaucoup plus a l’aise et utile dans un 433 voire 4231…